Certains épargnants dont les comptes sont sinistrés à la Cameroon Postal Services (Campost) depuis la crise de 2004 doivent encore s’armer de patience. C’est ce qu’il faut retenir de la session du comité interministériel en charge du suivi de la restructuration et la relance de cette entreprise publique du secteur postal. C’était le 19 avril à Yaoundé.
A cette occasion, Pierre Kaldadak, le DG de la Campost, a déclaré : « nous sommes en train de saisir toutes les opérations de l’épargne postale, parce que depuis la nuit des temps, les données ne sont pas concordantes. Il faudrait consolider ces chiffres pour que nous puissions en temps opportun les présenter au gouvernement pour qu’il puisse trouver des solutions à l’épargne postale dite sinistrée ».
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Cette déclaration de Pierre Kaldadak va dans le même sillage que le premier bilan d'audit dressé en 2005 par le cabinet Okalla Ahanda. « Nous avons observé sur la base d'échantillonnage que des livrets n'avaient pas exactement les mêmes opérations que celles qui étaient sur les comptes. D'où cette opération de recensement pour faire des recoupements.», avait révélé le cabinet. Et d’ajouter : « Par exemple, lorsqu'un citoyen, maçon de profession ou une ménagère possède un livret d'épargne avec 30 à 40 millions, une telle information suscite des interrogations.»
Pour mémoire, c’est en 2004 que la Campost a connu l’un de ses plus gros scandales financiers. En panne de liquidité, l’entreprise publique s’est retrouvée dans l’incapacité de rembourser l’épargne de ses clients. Lors de ses enquêtes, le cabinet indépendant a découvert des comptes d'épargne fictifs créés en complicité avec des agents de l’entreprise.
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