Nommée par décret présidentiel du 2 Octobre 2015 dernier, la nouvelle Ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, s’en est vertement pris aux managers de deux des sociétés d’Etats placées sous la tutelle de son département ministériel, à savoir la Cameroon télécommunication (Camtel) et la Cameroon postal services (Campost), de qui elle attend désormais qu’elles renflouent les caisses de l’Etat et au lieu de les «délester comme c’est le cas depuis quelques temps».
Les propos attribués à l’ex Dg des douanes camerounaise désormais Minpostel, ont été tenu à l’occasion d’une réunion de prise de contact avec ses collaborateurs ; réunion au cours de laquelle madame la ministre a exigé de David Nkotto Emane et de son confrère de la poste, «une meilleure gestion pour une contribution plus efficace aux finances de l’Etat», selon le magazine Investir au Cameroun qui relaie l’information dans son édition digitale.
Au cours de ladite rencontre, la ministre Minette Libom Li Likeng n’a pas loupé une occasion pour tirer les bretelles à ses interlocuteurs embarqués dans des scandales, avérés ou non, en rappelant à ces derniers son passage marqué de plusieurs succès à la douane ; d’où son exigence de la performance et des résultats au sein de Camtel et Campost… des mots qui ne doivent pas exister à Camtel pour le cas d’espèce et selon un ancien haut cadre qui avait pondu une lettre de dénonciation incendiaire de la gabegie et de la mauvaise gestion qui sévissent à Camtel.
Petit rappel
Pour le cas Camtel, l’on se souvient encore de Godfroid Ondoua Ella, cet Ingénieur principal hors échelle, haut cadre chez l’opérateur étatique des télécommunications, qui avait il y a 4 ans en 2011 pondu une lettre au vitriol sur CD accompagné de nombreuses pièces jointes pour appuyer sa dénonciation de la prévarication devenue une norme à Camtel.
La situation était si pourrie qu’il avait préféré démissionné après l’envoie dudit CD à la présidence de la république, au Contrôle supérieur de l’Etat à la CONAC (Commission nationale anti-corruption), au Délégué général à la sureté national (Dgsn), au Tribunal Criminel Spécial (Tcs), à l’ambassade de France au Cameroun, à celle des USA, et d’autres chancellerie, à l'ART (Agence de régulation des télécommunications), au Minspostel de l’époque, Jean-Pierre Biyiti bi Essam, à la Primature, à Orange, MTN entre autres.
L’homme y dénonçait, entre autres là aussi, l’échec cuisant du CTPhone, la présence d’un simulacre d’audit tronqué grace à l’appui du maître d’ouvrage, de la Commission de passation des marchés publics, et du groupement Maas Telecom/Avilyos acquis à la cause du Dg, la navigation à vue à la tête de Camtel, des choix technologiques non viable ou aveugles, des gaspillages énormes, des détournements de deniers publics, des surfacturations, du maquillage de chiffres pour une entreprise qui n’en est qu’à moins de 500 000 abonnés en 19 ans d’existences contre près de 10 millions pour ses concurrents, etc.
Contre toutes attentes pour les uns, sans surprise pour les autres, le Dg de Camtel David Nkotto Emane n’a jamais été inquiété par la justice après cette dénonciation inédite accompagnée de preuves matérielles. Ceci à fait dire à l’époque que l’opération dite épervier était plus que jamais politique, car même avec des preuves, un «ponctionnaire» du régime Biya pouvait aisément continuer sa sale besogne en narguant le monde entier.
Patrick Dongo