Le ministre camerounais de l’Industrie, Ernest Gwaboubou, a procédé le 7 décembre 2017, à Douala, la capitale économique du pays, à l’inauguration de la société Boissons, vins et spiritueux (BVS), une unité d’embouteillage dans laquelle les groupes français Castel et Pernod Ricard ont officiellement investi 12 milliards de francs Cfa.
Fruit de la loi de 2013 portant incitations à l’investissement privé en République du Cameroun, qui accorde aux investisseurs des exonérations allant de 5 à 10 ans, cette unité agro-industrielle, apprend-on, ambitionne de mettre sur le marché de l’Afrique centrale, environ 10 millions de litres de vins et autres spiritueux, chaque année.
Selon nos sources, dans son plan de développement, BVS prévoit de se lancer dans la production des jus de fruits, mais surtout de développer la viticulture au Cameroun, de manière à pouvoir avoir localement la matière première pour la production des vins.
Pour l’heure, la culture de la vigne est quasi inexistante dans ce pays d’Afrique centrale.
Cependant, dans un document du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) édité dans les années 70 et intitulé «Viticulture en région tropicale pour la production de raisin de table : aspects et possibilités», l’on découvre qu’avant l’indépendance, des vignobles privés ont existé dans des localités camerounaises telles que Babadjou (Ouest), Nanga Eboko, Ntui (Centre) et Mutengene (Sud-Ouest).
S’appuyant sur les réalités climatiques camerounaises, le même document postule que des variétés de vignes hybrides, en provenance notamment d’Amérique du Sud, peuvent trouver un terrain fertile aux confins de la ville de Ngaoundéré, et dans la localité de Bamenda, sans résultats spectaculaires cependant, précisent les chercheurs du Cirad.