Infos Business of Tuesday, 17 January 2017

Source: quotidienlemessager.net

Ce qu'il faut retenir du sommet Afrique-France à Bamako

Le sommet Afrique-France centré sur la sécurité et la démocratie Le sommet Afrique-France centré sur la sécurité et la démocratie

Le Sommet de Bamako pour "le partenariat, la paix et l'émergence", auquel a participé une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement a été dominé par les questions de sécurité, de démocratie et de développement, au moment où Paris plaide pour le renforcement des capacités de défense africaines et le respect des règles constitutionnelles sur un continent en proie à plusieurs crises politiques aiguës, comme en République démocratique du Congo ou en Gambie.

Le Mali a accueilli du 13 au 14 janvier dernier pour la deuxième fois le sommet Afrique-France. Bamako a abrité la rencontre entre les chefs d’Etat Africains et le président français François Hollande. Pas moins de 32 chefs d’Etat et de délégations y ont pris part. Avant ledit sommet de Bamako, François Hollande qui a fait ses adieux au continent a effectué, vendredi dernier, « une visite éclair et symbolique » dans le nord du Mali, quatre ans après le lancement de l'opération Serval, le 11 janvier 2013, pour chasser les jihadistes qui menaçaient la région.

A Gao le président français affirme que « nous le savons tous, les terroristes qui attaquent notre propre territoire, qui agissent sur notre propre sol, sont liés avec ceux qui sont au Levant, en Irak et en Syrie mais aussi ici, dans la bande sahélo-saharienne .En contribuant à la protection du Mali comme, dans le cadre de l'opération Barkhane, de l'ensemble de la zone, vous assurez notre propre sécurité ». Avant de rendre un hommage aux 4.000 militaires de la force française Barkhane, déployée dans cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso).



Au cours du sommet, le terrorisme et le développement de l’Afrique sont les sujets phares qui ont été évoqués par les chefs d’Etat. Si ailleurs des menaces ont été écartées notamment au nord du Mali où l’intervention de la France a mis un terme à la progression de groupes armés Jihadistes liés à Al-Qaïda qui menaçaient de déferler sur Bamako, la capitale ; il n’en demeure pas moins que des terroristes continuent de sévir dans certaines parties du continent. « Des zones entières échappent encore au contrôle des forces mixtes… » a déploré le président en exercice de l’Ua, Idriss Deby Itno.

Toutefois, le président Ibrahim Boubacar Keita du Mali qui a invité ses homologues à des actions conjuguées pour venir à bout du terrorisme a appelé de tous ses vœux la concrétisation de la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler les jihadistes. « Quatre ans après le déclenchement de l'opération Serval, le Mali a retrouvé son intégrité territoriale, a pu effectuer sa transition politique, élire son président et choisir ses députés », s'est cependant félicité François Hollande.

Le Sommet de Bamako pour "le partenariat, la paix et l'émergence", a été essentiellement dominé par les questions de sécurité, de démocratie et de développement, au moment où Paris plaide pour le renforcement des capacités de défense africaines et le respect des règles constitutionnelles sur un continent en proie à plusieurs crises politiques aiguës, comme en République démocratique du Congo ou en Gambie.

En prélude au sommet, les ministres des Affaires étrangères ont travaillé sur une nouvelle feuille de route qui doit permettre au continent de mieux gérer ses conflits. La sécurité continentale sera l'un des sujets forts du sommet. L'objectif fixé au sommet de Paris en 2013 de former 20 000 militaires africains par an a été non seulement tenu, mais même dépassé en 2016, et l'effectif devrait atteindre 25 000 dans les trois prochaines années. Cette formation, qui vise à diminuer la nécessité d'interventions militaires de Paris, comme celles lancées ces dernières années au Mali ou en République centrafricaine, est désormais la mission principale de certaines bases françaises, comme Dakar, Libreville ou Djibouti. Mais les besoins restent immenses, notamment au Mali où seuls six bataillons sont opérationnels pour contrôler un territoire de 1,2 million de kilomètres carrés.

Outre la sécurité, on a parlé développement, immigration et lutte contre le réchauffement climatique. François Hollande a annoncé une enveloppe annuelle supplémentaire d'un milliard d'euros par an pour des projets de développement sur le continent, soit une augmentation de 25 % en trois ans pour l'Agence française du développement (Afd). Un fonds d'investissement franco-africain à destination des Pme doté de 76 millions d'euros devrait également être créé.