Infos Business of Monday, 23 January 2017

Source: cameroon-info.net

Ce que pourrait coûter la crise anglophone à l'économie

L’instabilité de la zone anglophone affecterait inéluctablement le tissu économique national. L’instabilité de la zone anglophone affecterait inéluctablement le tissu économique national.

Dans sa publication du 23 janvier 2017, Le Quotidien de L’Économie indique qu’il est assez difficile pour le moment d’évaluer les pertes économiques causées par les récentes villes mortes au niveau régional et dans l’ensemble du tissu économique camerounais. Cependant, pour certains économistes, si les villes mortes persistent dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, elles pourraient coûter quelques points de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) et remettre en question les prévisions du Ministère de l’Économie, qui sont de l'ordre de 6%.

Selon le quotidien, les Régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest constituent 17,5% de la population camerounaise. Le sous-sol des deux Régions fournit l'essentiel de la production nationale de pétrole brut (Rio Del Rey). Et le sol est propice à la création de plantations des cultures de rente. L’instabilité de la zone anglophone affecterait inéluctablement le tissu économique national.

Pour les experts, il est impératif de régler le problème anglophone une fois pour toutes pour ne pas retomber dans les erreurs du passé. L’économiste Mboka Tongo a encore en mémoire ce qu’ont été les villes mortes des années 90 au Cameroun: «Les villes mortes en continu sont un désastre économique et commercial. Les pertes financières des villes mortes des années 90 ont été évaluées à 5 milliards par jour, soit un total d'environ 750 milliards pour toute l'opération» a-t-il relevé.

De plus, le Sud-Ouest est la Région qui produit le plus de cacao au Cameroun. Cette crise pourrait impacter négativement les exportations de cacao (génératrices de devises) et par conséquent la balance des paiements apprend-on.

L’économiste Vincent Kuété quant à lui, pense que la crise est encore gérable et le pire encore évitable: «Nous sommes en pleine campagne cacaoyère certes. Mais, si les activités sont à l’arrêt pendant deux ou trois jours et qu’après elles peuvent reprendre, les pertes seront moindres et d’aucun impact important dans le tissu économique» a-t-il dit avant de nuancer son propos: «Mais si les villes mortes s’étendaient sur toute une semaine de manière continue, alors une descente sur le terrain serait nécessaire et les dégâts importants» a-t- conclut.