L'inflation en zone Cemac s'est établie à 5,1% au premier trimestre 2024, selon les derniers chiffres de la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac). Bien que ce taux représente une baisse par rapport aux 6,4% enregistrés à la fin mars 2023, il demeure au-dessus de la norme communautaire fixée à 3%. Cette modération relative de l'inflation masque toutefois des pressions persistantes, principalement alimentées par les hausses dans les secteurs des « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » et du « transport ».

La hausse des prix des carburants dans plusieurs pays, notamment au Cameroun, au Congo et au Tchad, a fortement contribué à l'augmentation des coûts de transport, aggravée par la réduction des subventions sur les hydrocarbures imposée dans le cadre des accords avec le FMI. Les prix à la pompe et, par ricochet, les coûts des services de transport et des intrants industriels, ont connu des hausses notables, avec un impact direct sur l'inflation.

Du côté des produits alimentaires et boissons non alcoolisées, l'indice des prix à la consommation a chuté à 5,3% au 31 mars 2024, contre 11,2% un an plus tôt. Cette baisse est attribuée à divers facteurs, notamment les perturbations climatiques, l'insécurité persistante dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, et les difficultés d'approvisionnement en produits vivriers, malgré une demande intérieure dynamique.

Le Cameroun reste le principal moteur de l'inflation régionale avec un taux de 6,6%, représentant plus de la moitié de la consommation totale de la sous-région. Le Congo suit avec 4,7%, tandis que des pays comme la Guinée équatoriale et la République centrafricaine affichent des taux plus modestes, respectivement à 2% et 1,1%.