Cette année 2017, l’Etat a prévu, malgré sa volonté proclamée de réduire son train de vie, de dépenser 2 059 milliards pour son fonctionnement.
Allocations des frais de bouche, de carburant, de mission, de gratifications, de cérémonie et réception ... sont au menu. Le budget de l’Etat a été promulgué le 14 décembre 2016, moins de dix jours avant le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEMAC qui a mis leurs économies sous-programme avec le FMI.
Mais bien avant cette échéance, Paul Biya, qui a voulu et préparer cette rencontre de Yaoundé, disposait sur sa table tous les signes annonciateurs des temps difficiles à venir. Le chef de l’Etat savait déjà pour la guerre contre Boko Haram et la chute des prix du pétrole, auxquelles se sont ajoutées la baisse du prix du cacao et celle des réserves extérieures communes de la CEMAC, comme l’a souligné Isaac Tamba, directeur général de l’économie au cours d’une communication gouvernementale lundi 24 juillet à Yaoundé. En adoptant un budget de fonctionnement de l’Etat en hausse en 2017, le gouvernement a sans doute péché par un excès d’optimisme. En 2016, l’Etat avait affecté 1 981,2 milliards pour ses dépenses courantes. Cette année, ce sont 2 059 milliards sont inscrits dans la loi de finances 2017, soit un peu plus de 47% du budget total de l’Etat.
La hausse est exactement de 78,2 milliards de FCFA. L’année 2016 n’était donc qu’une anomalie statistique, car le budget de fonctionnement est en constante hausse depuis plusieurs années : 1 765 milliards en 2012, 1 965 milliards en 2013 et 2 059,4 milliards en 2014, 2 159,9 milliards en 2015. Ce retour à la hausse des dépenses courantes est un peu en rupture avec l’esprit même de resserrement des dépenses publiques qui transparaît du discours officiel depuis le sommet de la crise économique de la CEMAC en décembre dernier à Yaoundé.
Certes le président de la République a annoncé le 31 décembre 2016 dans son discours à la nation qu’il se refuse à appliquer une politique d’austérité, mais il a pris l’engagement, avec ses pairs d’Afrique centrale, de « poursuivre vigoureusement, au niveau de chaque pays, les ajustements budgétaires nécessaires à un rééquilibrage maîtrisé, judicieux et progressif de leurs finances publiques. L’Etat a procédé à un ajustement face aux contraintes conjoncturelles auxquelles son budget. »
C’est ce que le gouvernement a réitéré en conférence de presse lundi 24 juillet, en annonçant une rédaction des dépenses de l’ordre de 100 milliards de CFA pour l’année 2017. Le Quotidien de l’économie isole les diverses affectations des dépenses courantes, notamment celles qui servent à agrémenter le gâteau national. Le partage porte sur 2 059,4 milliards de FCFA.