Infos Business of Thursday, 17 March 2022

Source: www.camerounweb.com

Cherté du pain : face au silence de Paul Biya, la BAD intervient pour sauver les Camerounais et le reste de l'Afrique

Pour mémoire, les boulangers Camerounais ont déjà augmenté les prix du pain Pour mémoire, les boulangers Camerounais ont déjà augmenté les prix du pain

C’est avec le récent conflit armé entre la Russie et l’Ukraine que plusieurs consommateurs se sont rendu compte que ces deux pays sont en réalité des greniers à blé du monde. Et quand les greniers sont en feu, ce sont les boulangers qui sont sevrés et le pain vient à manquer dans la rue.

Pour mémoire, les boulangers Camerounais ont déjà augmenté les prix du pain, preuve que cette guerre couplée des sanctions économiques des pays occidentaux à l’endroit de la Russie, a déjà commencé à influencer les prix du blé à la hausse.

L’Afrique dont la production de blé est insignifiante dépend essentiellement des importations venant de ces deux pays belligérants. Et quand les routes de l’importation se ferment, il faut, soit se rabattre sur d’autres sources d’approvisionnement, soit se mettre à produire soi-même.

Ainsi, lors du Forum Africain de l’Investissement qui s’est tenu virtuellement du 15 au 17 mars 2022, la Banque Africaine de Développement, au nombre des projets autour desquels elle compte procéder à des levées de fonds, a fait mention du financement de la production de blé sur le continent.

C’est en tout 1 milliard de dollars, soit près de 500 milliards de FCFA, qui seront levés pour le compte de cette initiative. Le motif avoué de l’institution continentale est le souci d’éviter d’éventuelles pénuries alimentaires liées notamment au conflit en Ukraine.

Selon les déclarations de Akinwumi Adesina, président de la BAD, « les importations de blé représentent environ 90% des 4 milliards de dollars d’échanges de l’Afrique avec la Russie et près de la moitié des 4,5 milliards de dollars d’échanges du continent avec l’Ukraine ».

La démarche est à saluer à plus d’un titre quand on sait que les Nations Unies tablent sur une augmentation de 22% des prix des denrées alimentaires si le conflit persiste et que M. Adesina estime à 283 millions le nombre de personnes souffrant de la faim sur le continent africain avant le début du conflit.

Un exemple tangible que l’initiative ne relève pas de l’ordre de l’utopie est le cas de l’Ethiopie qui s’est déjà engagée dans une dynamique d’augmentation de sa production nationale avec l’intention d’exporter d’éventuels excédents.
Le Nigéria, voisin du Cameroun, fait également partie des producteurs africains de blé.

Alors, le Cameroun ne pourrait-il pas saisir à son tour l’opportunité de se mettre à la production du blé, ne serait-ce que pour faire face à la demande intérieure ?