«En matière d’investissements, je crois que c’est Nomayos qui est le plus important. Lorsqu’on va à Nomayos aujourd’hui, il y a pratiquement 200 personnes qui travaillent, quelques Chinois et beaucoup de Camerounais. Le génie-civil est bien avancé, un nouveau broyeur est sur le site. Dans moins d’un an, Nomayos produira.» Ces propos sont de Pierre Damnon, ex-directeur général des Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale locale du groupe Lafarge-Holcim, qui a officiellement cédé son fauteuil à Benoît Galichet, le 9 juillet 2018.
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Ce niveau d’avancement des travaux de construction de l’usine Cimencam de Nomayos, localité située non loin de la capitale camerounaise, a été confirmé par le président du Conseil d’administration de cette unité industrielle, le Camerounais Pierre Moukoko Mbonjo, qui s’est d’ailleurs voulu plus précis sur la période de mise en service de cette nouvelle unité de production du ciment. «La bonne nouvelle c’est qu’en début d’année prochaine (2019, Ndlr), cette usine va mettre sur le marché ses premiers sacs de ciment.», a-t-il révélé.
La nouvelle usine aura une capacité de production de 500 000 tonnes par an, portant ainsi à 2 millions de tonnes, la capacité de production globale de Cimencam, entreprise qui, après 48 années de monopole, a perdu le leadership sur le marché camerounais du ciment, moins de 2 ans seulement après l’ouverture de l’usine Dangote Cement dans le pays, en 2015.
Pour rappel, c’est en mai 2016 que l’Etat du Cameroun et Lafarge-Holcim ont signé la convention d’investissement sur ce projet, pour lequel une cérémonie de pose de la première pierre avait déjà eu lieu sur le site de construction de l’usine, en septembre 2011 ; quelques jours seulement après le lancement des travaux de construction de la cimenterie Dangote de Douala, entrée en service en 2015.
Justifiant le retard accusé dans la mise en route de cette nouvelle cimenterie, Pierre Moukoko Mbonjo avait, au cours de la signature de la convention avec l’Etat camerounais, invoqué «les procédures industrielles (qui) prennent beaucoup de temps». Avant de préciser : «Il y avait des discussions avec l’Etat en matière fiscale et administrative. L’essentiel est que le projet arrive à maturation aujourd’hui et cette signature de convention va permettre de commencer enfin les travaux, pour s’achever en 2018.»
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D’un montant total de 23 milliards de francs Cfa, cet investissement a finalement bénéficié des dispositions de la loi de 2013 (révisée en 2017) «portant incitations à l’investissement privé en République du Cameroun» ; laquelle loi octroie d’importantes exonérations fiscalo-douanières (5 à 10 ans) aux opérateurs économiques, aussi bien pendant les phases d’installation que de production de leurs entreprises.