La production de ciment au Cameroun devrait connaître un regain de vigueur au troisième trimestre 2024, comparé à la même période en 2023. C'est ce qu'indique le test prévisionnel de conjoncture de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), qui lie cette croissance à l'arrivée d'une nouvelle unité de production sur le marché.

Le 19 juillet 2024, le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Nguté, a inauguré une nouvelle usine de ciment dans la zone industrialo-portuaire de Kribi, dans la région du Sud. Cette installation, construite par la société Ciments du Portugal (Cimpor), est dotée d'une capacité de production annuelle d'un million de tonnes. Bien que l'usine ait été officiellement inaugurée en juillet, elle avait discrètement lancé ses activités dès juin 2023 avec la mise sur le marché de son ciment 42.5 de la marque Powercem, suivi d'un nouveau produit, le 32.5, au premier trimestre 2024.

Avec cette nouvelle usine, Cimpor devient le sixième cimentier au Cameroun. Cela survient neuf ans après la fin du monopole de Cimencam, filiale du conglomérat Lafarge Holcim Maroc Afrique, qui avait dominé le marché pendant près de cinq décennies. Depuis l'ouverture du marché en 2015 avec l'arrivée de Dangote Cement, plusieurs autres acteurs sont venus s’ajouter à la liste, comme Cimaf (filiale marocaine), Medcem Cameroun (filiale du groupe turc Eren Holding), et Mira Company.

L’arrivée de Cimpor porte les capacités de production du Cameroun à 8,4 millions de tonnes par an, largement suffisantes pour satisfaire la demande nationale, estimée à environ 8 millions de tonnes. Cette croissance pourrait également permettre d'exporter vers les marchés régionaux. Cependant, malgré cet accroissement de la capacité de production, les prix du ciment restent élevés. Le sac de 50 kg de ciment 42.5 continue de se vendre entre 5 100 et 5 300 FCFA dans les principales métropoles du pays, un tarif jugé supérieur à celui des pays voisins.