Infos Business of Friday, 22 April 2022

Source: www.camerounweb.com

Comment le Cameroun a dépenser 5 milliards pour acheter des cure-dents

Le pays est fortement dépendant des produits importés Le pays est fortement dépendant des produits importés

La désindustrialisation du Cameroun a amené le pays à dépendre fortement des produits importés. Le Cameroun qui fabriquait une bonne partie des articles dont il avait besoin sous Ahidjo est aujourd’hui contraint d’importer les cure-dents de la Chine. D’après Jules Doret Ndongo, le ministre des Forêts et de la faune (Minfof), en 2020, le gouvernement a déboursé la somme de 5 milliards de FCFA pour importer des cure-dents à base de bois de bambou, fabriqués en Chine.

« Le cure- dent en 2020, c’est quand même 5 milliards de FCFA en termes d’importations. Nous avons dû l’importer pour 5 milliards de FCFA », a-t-il déclaré au cours du programme télévisé, Actualités Hebdo, diffusé le 17 avril 2022, sur les antennes de la Crtv télé. Pour le membre du gouvernement, « Si nous commençons à le fabriquer, c’est une économie que l’Etat fera et pourra être déployée vers d’autres destinations».

Nouveau trésor

Le premier congrès africain sur le bambou et le rotin se tient au Cameroun depuis ce 20 avril veut impulser une économie verte.

C’est sous le thème « Le bambou et le rotin comme moteur d’une économie résiliente et durable en Afrique, dans le contexte marqué par la dégradation progressive des ressources en bois d’origine naturelle et l’urgence de la lutte contre les changements climatiques », que se tient depuis ce 20 avril le premier congrès africain sur le bambou et le rotin au Cameroun et ce jusqu’au 22 avril prochain. Tenu sous la houlette de l’Inbar (l’Organisation internationale pour le Bambou et le routin), ce congrès une opportunité pour le Cameroun et le reste des pays africains dont la biodiversité est menacée. A en croire son directeur général, Hans Friederich, le bambou peut devenir un pilier essentiel d’une future économie verte en Afrique.
Economie verte

Selon l’Inbar, le bambou et le rotin peuvent être des solutions stratégiques à certains défis. Les plus pressants auxquels le monde doit faire face, en tant qu’outils de réduction de la pauvreté, du commerce écologique, d’atténuation du changement climatique, de construction de résiliente et de protection de l’environnement.

Le bambou peut ainsi devenir une source de revenus et de création d’emplois qui permettant aussi de protéger l’environnement. « Le bambou a une grande capacité de séquestration du carbone avec les plantations de bambous, nous avons la capacité de séquestrer le carbone en grande quantité…», se réjouit, un expert et représentant du bureau régional de l’Inbar à Yaoundé, Réné Kaam. Leur commerce mondial vaut 60 milliards de dollars. Mais ce n’est que récemment qu’a débuté la commercialisation à grande échelle du bambou, générant l’espoir de nouveaux revenus et d’emplois pour les populations rurales pauvres. Selon le programme des Nations unies pour le développement (Pnud), il existe plus de 2000 emplois autour de cette plante qui doit être plantée, entretenue et récoltée à la main. Pour les agronomes, elle permet de lutter contre la dégradation des paysages, alors que pour les économistes, elle est un futur « or vert ». Pour le design et l’architecture, elle est aussi un matériau de choix pour lequel il existe déjà un marché mondial.