Infos Business of Tuesday, 18 September 2018

Source: actucameroun.com

Commerce: la monnaie se vend à Yaoundé

La rareté de la monnaie a poussé certains acteurs à se lancer dans le commerce des pièces La rareté de la monnaie a poussé certains acteurs à se lancer dans le commerce des pièces

La rareté de la monnaie a poussé certains acteurs à se lancer dans le commerce des pièces afin de joindre les deux bouts.

Ils usent donc de la naïveté des usagers pour se remplir les poches.
Selon des informations recueillies sur le terrain, obtenir la petite monnaie à partir des coupons de 5000 FCFA ou de 10.000 FCFA est un véritable parcours du combattant. Les détenteurs des pièces accordent la part belle aux centres commerciaux de Yaoundé et de grandes surfaces. A la poste centrale, des jeunes hommes sont postés en bordures de route et tentent à travers des gestes d’attirer l’attention des potentiels clients. Edmond est un opérateur qui, depuis des années, en a fait son activité. Le « payeur » d’un autre genre avoue qu’il tire « son épingle du jeu et ne manque pas de brasser suffisamment de moyens à longueur de journée ».

Selon plusieurs témoignages concordants, pour Changer un billet de 5000 à 10.000 FCFA, l’usager doit débourser la modique somme de 150 à 300 FCFA. Ici et là il n’est pas rare de voir un individu, avec un billet de 5000 ou 10000 FCFA à la main déambuler d’un couloir à un autre, tentant de convaincre des clients indécis. L’ouverture sur le Cameroun. Une autre figure est celle que décrie Baba, un gérant d’une supérette dans la ville de Yaoundé. Ce responsable « quelques fois c’est auprès des mendiants que je trouve la monnaie au prix de rien ».

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Stations-services

En journée, ils repèrent de loin les usagers et procèdent à l’échange ; le revenu semble nourrir son homme comme le confirme un usager qui a requis l’anonymat « dernièrement j’ai changé 100.000 francs et ils ont coupés 2000 francs pour faire cela ». Approchés pour en savoir un peu plus sur l’activité, personne n’ose aborder le sujet à visage découvert. Mais sous cap, un acteur révèle qu’il fait « dans l’échange depuis 2 ans déjà », « et qu’il rentre chez lui avec « un minimum de 10.000 francs de recette par jour » ce qui lui permet d’effectuer des « transactions d’au moins pour 20 personnes ».

Pour mieux comprendre la pénurie qui sévit, plusieurs usagers pointent du doigt les stations de services qui seraient de connivence avec « les vendeurs de pièces » car Marc pense que « tous ces gens s’attendent pour garder la monnaie et ensuite viennent nous vendre cela ; sinon comment expliquer que pour faire la monnaie on te coupe de l’argent ? ».

Les endroits les plus sollicités par les détenteurs de gros billets sont entre autres les stations-services, les grandes boutiques, les agences de voyages ou les taxis. Mais ils reviennent de certaines sources sûres que ces personnes seraient de connivence avec les tenanciers des stations-services. Dans d’autres localités environnantes, ce problème est encore plus sérieux car pour faire la monnaie il faut parcourir des kilomètres pour trouver une âme de bonne volonté.