Le 13 août dernier, à Brazzaville, la Banque mondiale a présenté son 11ème rapport de suivi de la situation économique et financière du Congo, révélant des chiffres alarmants. L'institution de Bretton Woods indique que 59% de la population congolaise est désormais en proie à l'insécurité alimentaire. Cette situation résulte principalement de la hausse généralisée de l'inflation, qui exerce une pression constante sur les dépenses des ménages.

L'inflation, qui s'est maintenue à un taux de 4,3% par rapport à l'année précédente, a entraîné une flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Cette augmentation des prix est exacerbée par la réduction des subventions sur les produits pétroliers à la pompe et la hausse des tarifs des transports publics. Ces facteurs combinés ont érodé le pouvoir d'achat des Congolais, aggravant ainsi la situation économique du pays.

Le rapport de la Banque mondiale souligne également l'impact de la dette publique sur l'économie congolaise. Cette situation économique fragile a conduit à une persistance de la pauvreté, avec près de la moitié de la population vivant avec moins de 2,15 dollars (environ 1 290 FCFA) par jour. En 2022, 46,8% des Congolais vivaient déjà dans la pauvreté, un chiffre qui continue de croître.

Face à ces défis, la Banque mondiale propose des solutions innovantes pour renforcer les recettes fiscales du Congo, notamment à travers des mécanismes de taxation basés sur la durabilité des méthodes de production du bois, tels que le système de « bonus-malus ». Ces instruments fiscaux intelligents pourraient aider à diversifier l'économie congolaise et à réduire sa dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier.

À court terme, l'institution recommande des mesures urgentes pour sortir le pays de son surendettement, accélérer le développement du capital humain, renforcer la gouvernance et les institutions, et diversifier l'économie pour soutenir la croissance.

Malgré ce tableau sombre, la Banque mondiale note une lueur d'espoir dans la croissance économique du Congo. En dépit de l'instabilité de la production pétrolière, la croissance économique a progressé grâce à une hausse des activités dans le secteur pétrolier (+4,2%) et hors pétrole (+3,5%).