La Société sucrière du Cameroun (Sosucam), filiale du Français Somdiaa, tire la sonnette d’alarme sur sa faillite programmée si rien n’est fait par le gouvernement camerounais. Réunis en session ordinaire le 28 mars, les administrateurs de l'entreprise ont commis un communiqué selon lequel, ils font « le triste constat de l’imminence de l’arrêt des activités de la société, du fait des importations massives dont certaines, pendantes au port de Douala ».
Le communiqué poursuit : « En plus de la contrebande pour laquelle une lutte acharnée doit être menée, la violation des autorisations se fait aussi à travers, les importations hors délais qui procèdent de la spéculation sur les cours internationaux par les importateurs et perturbent l’équilibre du marché au moment où les quantités produites localement abondent.»
Les administrateurs informent que les stocks produits de la Sosucam s’établissent à ce jour, à plus de 45 000 tonnes (soit plus de 3 mois de la consommation nationale), remplissant ses magasins de Mbandjock et Nkoteng, dans la région du Centre du Cameroun. Mais les entrées de sucre dans le pays, constituées des importations et de la contrebande, sont estimées par la filiale à 40 000 tonnes, entre janvier et mars 2018.
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« En conséquence, annonce la Sosucam, pour éviter de devoir suspendre courant avril [2018] la production avec les conséquences sociales prévisibles, il est indispensable et de manière diligente, de veiller au strict respect de la réglementation en matière d’importations inter-saison en quantité, qualité et en temps prescrit.»
« C’est un cri d’alerte du Conseil d’administration. Nous sommes envahis par des importations des sucres en provenance de la zone hors Cemac qui passent par Douala, et des sucres de contrebande qui envahissement également les marchés du Grand-Nord du pays depuis quelques semaines en provenance des pays frontaliers. », commente Jean François Ntsama, directeur commercial de Sosucam.
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Selon ce dernier, les importations officielles et la contrebande dans les régions frontalières du Nord et de l’Extrême-Nord du pays ont pour principale conséquence, la baisse drastique des livraisons de 6 000 tonnes de sucre par mois (200 tonnes/jour) alors que la campagne de production génère 700 tonnes/jour. Bien plus, cela met en danger près de 8 000 emplois directs et indirects dont la masse salariale annuelle est de 14 milliards de FCfa.
« Le chiffre d’affaires de Sosucam qui est de 60 milliards annuellement et les 12 milliards par an en termes d’impôts peuvent prendre un coup.», s’inquiète Jean François Ntsama.
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Leader du marché camerounais du sucre (70% de couverture), la filiale détenue à 74% par le Français Somdiaa et 26% par l'Etat du Cameroun, a été créée en 1965. Elle a une capacité de production sucrière moyenne de 130 000 tonnes par an, grâce à une superficie agricole actuelle de 25 000 ha. Le capital actuel de Sosucam est de 27,5 milliards de FCfa.