Plus de 600.000 tonnes de marchandises perdues en transit sur la côte et les corridors nationaux depuis 2014. Soit une chute de trafic en transit de près de 200 milliards FCFA. Ce sont quelques chiffres alarmants relevés par Cyrus Ngo’o, directeur général du Port autonome de Douala (PAD), à l’ouverture du séminaire atelier sur l’évaluation de la mise en ouvre des recommandations du 2ème forum tripartite Tchad-RCA-Cameroun le 11 juillet dernier à Douala. Des mauvais chiffrent qui traduisent une menace du transit dans les trois pays. Menace due en partie, comme l’a relevé Cyrus Ngo’o, aux tracasseries de toutes sortes mais surtout à une rude concurrence d’autres plateformes portuaires desservant lesdits corridors.
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Face à ces nouveaux défis qui mettent en péril la compétitivité des ports camerounais, plaques tournantes de la desserte des pays de l’hinterland (Tchad, RCA), les acteurs des trois pays se sont reunis pendant trois jours pour évaluer l’état d’avancement des recommandations issues du 2ème forum tripartite de décembre 2017 à Ndjamena (Tchad) et la rencontre bipartite Cameroun-RCA de février 2018 à Bangui (RCA). Des recommandations qui consistent entre autres, à enrayer les tracasseries et mauvaises pratiques des éléments véreux des forces de maintien de l’ordre le long des corridors avec la mise en service des numéros verts pour les dénoncer; de soutenir l’action des pays voisins dans le projet d’aménagement de leur espace en zone portuaire.
A en croire Bertin Medard Ngounio, « la convention en matière de transport de surface est à ce jour non signée. Le temps d’attente pour la pose des GPS, le nombre de balises qui se retrouvent être limités engendrent des coûts supplémentaires. Nous avons plus d’une vingtaine de contrôles qui ne font pas partie des postes de contrôle définis », a déploré le directeur général du Conseil centrafricain des chargeurs. A l’observation de la mise en œuvre des différentes mesures, les participants aux travaux de Douala, ouverts sous le thème: « le corridor logistique camerounais au service de l’économie sous-régionale », ont noté des avancées. Mais relevé des écueils à l’instar des numéros verts qui ne fonctionnent peu ou pas. Aussi, ont-ils souhaité la réactivation de ces derniers ainsi que la poursuite de la mise en œuvre des autres recommandations pour faciliter la fluidité du transit dans la sous-région.
Le ministre des transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe a appelé à l’ouverture des travaux, les acteurs, à définir une strategie d’adaptation de l’offre de service à la clientèle et la création d’une plateforme de suivi en faveur des parts de marché camerounais. C’est désormais chose faite. Une plateforme spéciale a été créée pour la mise en œuvre de ces mesures inspirées des plaintes et doléances des acteurs des corridors camerounais. Aussi, « faisons en sorte que les chargeurs et leurs cargaisons transitent sans obstacles à travers le Cameroun, afin que le 3ème forum tripartite, prévu en 2019 à Bangui, soit à mesure de constater le retour en force, sur leurs corridors et ports camerounais, des Tchadiens, Centrafricains, Camerounais et d’autres chargeurs de la sous-région », a souhaité en conclusion des travaux, Cyrus Ngo’o, Dg du PAD.