Le Cameroun s'apprête à vivre une deuxième baisse consécutive de sa production cotonnière en 2024, selon les prévisions de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), relayées par une note de veille du ministère français de l’Économie. Après une contraction en 2023, le pays, qui compte sur le coton comme l’une de ses principales cultures d'exportation, ne semble pas encore prêt à renouer avec une véritable croissance dans ce secteur clé.

La production régionale de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac), qui inclut le Cameroun, le Tchad, le Gabon, la République centrafricaine, le Congo et la Guinée équatoriale, devrait toutefois atteindre 697 000 tonnes en 2024. Cette performance est largement soutenue par le Tchad, qui affiche une meilleure résilience dans la filière cotonnière. Cependant, le Cameroun, à l'instar de la République centrafricaine, continue de faire face à des défis majeurs, avec des volumes de production en baisse.

En 2023, la production cotonnière du Cameroun a chuté à 314 455 tonnes, contre 330 000 tonnes en 2022, selon les données officielles de la Société de développement du coton (Sodecoton). Ce recul a affecté plus de 220 000 producteurs de la partie septentrionale du pays, principale zone de production. La réduction des superficies cultivées est l’un des facteurs qui explique cette baisse : de près de 232 000 hectares en 2022, les terres consacrées à la culture du coton ont diminué à un peu plus de 223 000 hectares en 2023, soit un écart de 9 000 hectares.