Infos Business of Saturday, 19 August 2017

Source: --

Crédit scolaire: les parents d’élèves s’insurgent contre le délai

En 48h, il n'est pas possible d'avoir son crédit comme l'affirme les banques En 48h, il n'est pas possible d'avoir son crédit comme l'affirme les banques

Les documents exigibles et les conditions d’éligibilité jugées difficiles à remplir, ne permettent pas à l’opération de s’effectuer dans les délais.
François M, fonctionnaire de trois enfants, n’en revient toujours pas. Après avoir tenté d’obtenir un crédit scolaire pour l’un de ses enfants depuis une semaine, il est au bord de la résignation. « C’est la énième fois que je me pointe dans ma banque pour savoir si l’argent que j’ai sollicité a déjà été viré dans mon compte. J’ai déposé les dossiers depuis le 20 juin 2017, date de lancement de cette opération. Dans un premier temps, la dame à qui j’ai remis mon dossier m’a demandé de passer le lendemain, et quand je suis arrivé ici ce jour, elle m’a une fois de plus demandé de passer le jour suivant à 12h. Et jusqu’ici je ne l’aperçois même pas et c’est dommage », déplore ce dernier.

Armand B, enseignant, a connu lui aussi les mêmes déboires lorsqu’il a sollicité il y a un an un crédit scolaire. « J’ai pris l’habitude, à l’approche des rentrées scolaires, de recourir au crédit scolaire pour pouvoir faire face à mes multiples contraintes. Grande fut ma déception de ne pas pu obtenir le crédit sollicité dans les délais alors même que ma banque, à grand renfort de publicité, annonçait l’obtention du crédit scolaire en 48 heures», confie-t-il. Même s’il rassure l’avoir obtenu plus tard, il ne décolère point d’avoir été bluffé par sa banque. Ces deux cas sont loin d’être marginaux parmi les parents d’élèves qui sollicitent en cette veille de rentrée, le fameux crédit scolaire.

Sauf qu’au-delà de l’effet d’annonce des 48 h, brandi par certaines banques, la réalité est un véritable concours de patience qui dépasse largement ce délai. Et pour cause, les conditions difficiles de son obtention. Entre acte de virement irrévocable, échéance de remboursement fixée à dix mois ou encore taux d’intérêt débiteur variant entre 1 et 15%, Patrick T est confus. « Avant, on demandeur un avaliseur mais aujourd’hui, on en demande et je ne sais sur quelles bases », se plaint ce dernier au faible revenu, dont la contraction d’un crédit scolaire à ces conditions peut hypothéquer la survie de son ménage.

Du côté des banquiers, l’on se défend. L’octroi des crédits, apprend-on, furent-t-ils des crédits scolaires obéit à une procédure qui doit être respectée. «La Banque, en tant qu’institution, doit dans l’exercice de ses activités surtout en ce qui concerne l’octroi des crédits respecter les règles. Cela suppose que quand un client fait une demande de crédit scolaire par exemple, sa demande doit suivre une chaîne de procédure qui débouche généralement chez le chef d’agence, voir à un niveau plus élevé en fonction de la structure bancaire. Le dossier doit une fois rendu à ce niveau être analysé pour s’assurer que le compte du client n’est pas débiteur. Et parfois donc, en fonction de certaines contraintes, il peut rarement arriver que le client ne soit pas satisfait dans les délais », explique un banquier qui a requis l’anonymat. Un autre banquier relativise en affirmant que lorsqu’une banque se lance dans une opération aussi délicate de crédits en 48 h, elle veille généralement à ce qu’elle soit opérationnelle. Sauf que, nuance-t-il pour justifier les raisons de ce retard, « on doit pouvoir mesurer les risques et s’assurer que le client emprunteur va rembourser ».