Infos Business of Monday, 23 July 2018

Source: investiraucameroun.com

Crise Anglophone: le commerce du cacao a chuté de 80%

Telcar a dû négocier avec les combattants sécessionnistes pour préserver ses installations Telcar a dû négocier avec les combattants sécessionnistes pour préserver ses installations

Telcar Cocoa, négociant local de la firme américaine Cargill, aura du mal à oublier la campagne cacaoyère 2017-2018, qui tire vers sa fin. Selon un rapport de l'ONG camerounaise, Human Is Right, cité par la plateforme Sunday Times, cet acteur majeur de la filière cacao au Cameroun (plus de 30% des exportations de fèves), a vu certaines de ses installations et camions brûlés par des sécessionnistes anglophones, qui ont instauré le règne de la violence depuis plus d’un an dans les deux régions anglophones du Cameroun (Sud-Ouest et Nord-Ouest).

LIRE AUSSI: Un nouveau label lancé par des chocolatiers au Cameroun

Face à la paralysie des activités de Telcar Cocoa, qui opère essentiellement dans la région du Sud-Ouest, présentée par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café comme étant l’un des deux plus importants bassins de production du Cameroun, le commerce des fèves dans cette partie du pays a chuté de 80%, ont confié les responsables de Telcar Cocoa à Human Is Right.



«Telcar a dû négocier avec les combattants sécessionnistes pour préserver certaines de ses installations dans les villages reculés.», souligne l’ONG sus-mentionnée, tout en précisant qu’en plus de Telcar Cocoa, la société publique Pamol, qui exploite le palmier à huile dans le Sud-Ouest, a dû abandonner certaines de ses plantations à cause de l’insécurité, qui a augmenté le chômage de 70% dans le secteur agricole, dans la région camerounaise du Sud-Ouest.

A côté du commerce des fèves qui est grippé, la production cacaoyère 2017-2018 dans cette région devrait également dégringolée, selon les projections de l’Office national du cacao et du café (Oncc). En effet, fuyant les violences, nombre de producteurs ont abandonné leurs plantations, tandis que d’autres, dont les villages sont frontaliers au Nigeria, ont préféré brader leurs fèves aux acheteurs venus de ce pays voisins.