L’enlisement de la crise sociale à l’initiative des syndicats appelant aux « villes-mortes » dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun frontalières du Nigeria, pourrait entraîner un manque à gagner de plus de 150 milliards de FCFA pour les deux pays, d’après des analystes économiques.
Les revendications paralysent depuis quatre mois l’activité économique dans les deux régions anglophones du Cameroun qui se disent « marginalisées » par le pouvoir central détenu par les francophones répartis sur huit des dix régions du pays.
Malgré des appels du gouvernement au retour à une vie normale, la situation reste préoccupante, entraînant un énorme manque à gagner pour les entreprises et l’ensemble du monde des affaires.
D’après certaines études, la décision des autorités camerounaises de suspendre l’internet dans cette partie du pays a déjà entraîné une perte de plus de 500 millions de FCFA en l’espace d’un mois.
Ces pertes, si la crise se poursuivrait sur plusieurs mois encore selon le journal nigérian, Business Day, il y aura la chute des exportations nigérianes vers cette partie du Cameroun avec qui les échanges se sont densifiés ces dernières années motivant la construction en cours d’achèvement d’une route longue de 403 kilomètres entre Bamenda (Cameroun) et Enugu (Nigeria).
Échanges économiques
Les pertes proviendront également des droits d’entrée des produits camerounais au Nigeria, ainsi que des droits de sortie des importations camerounaises en provenance de ce pays, à partir de la frontière qui borde les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Avec son marché de près de 170 millions de consommateurs, le Nigéria est le premier fournisseur du Cameroun avec environ 20 pour cent des exportations vers Yaoundé. Les échanges culminent en moyenne à 382 milliards de FCFA par an, selon le ministère camerounais du Commerce.
Si l’on tient compte de la fraude et de la contrebande qui ont pignon sur rue de part et d’autre de la frontière de 1500 km que partagent les deux pays, tout laisse croire que les échanges économiques et commerciaux sont nettement supérieurs que les chiffres avancés.