Infos Business of Wednesday, 8 February 2017

Source: camer.be

Crise anglophone: fraude dans les banques et EMF

les EMF dont les sièges sont situés à Bamenda et dans le Sud-ouest connaissent une paralysie les EMF dont les sièges sont situés à Bamenda et dans le Sud-ouest connaissent une paralysie

Désormais contraints de travailler manuellement, les établissements de crédits situés dans les zones anglophones sont exposés aux risques de falsification des données. Depuis quelques semaines déjà, les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest Cameroun sont sevrées du réseau internet.


Cette suspension du réseau internet, conséquence des mouvements de contestation et des villes mortes qui paralysent ces deux régions du pays affecte les banques et les établissements de microfinance qui depuis des semaines connaissent un dysfonctionnement de leurs activités.


Cette coupure d’internet (outil aujourd’hui indispensable dans le secteur bancaire) a contraint les banques et les microfinances habituées à utiliser le service internet pour leurs différentes opérations, à mettre sur pied des stratégies et des mécanismes de contournement de cette situation. Ceci, dans le but de pouvoir mener leurs différentes opérations.


Ainsi, dans leurs quêtes de solutions alternatives à ce problème, certaines de ces institutions financières n’ayant pas pu trouver le moyen d’avoir une continuité d’internet, se voient contraints de faire recours par exemple au service de messagerie pour assurer la continuité de leur service.


Les établissements de crédits à l’instar d’Unics Cameroon ont mis en place un service qui achemine tous les jours les documents dans la ville de Douala notamment, afin que les transactions effectuées au cours de la journée puissent être intégrées dans le serveur


Une démarche qui selon les spécialistes du secteur de la finance présente un gros risque. « En fait, les jours où il n’y a pas villes mortes, les clients se ruent vers les guichets des établissements financiers dans le but de faire leurs opérations. Alors qu’autrefois, l’enregistrement des données se faisait directement sur ordinateur, aujourd’hui on est obligé de remplir manuellement les documents qu’il faudra par la suite acheminer dans les grandes villes où il y a internet, afin que ces documents soient reportés.


Ces établissements financiers sont donc obligés de mettre en route quotidiennement des pièces comptables », affirme un expert. Ce qui représente plusieurs risques. Dans un premier temps, il y a un risque physique. Notamment, en cas de perte de ces documents qui sont des originaux, il n’y aura pas de preuves. Deuxièmement, il y a un risque de détournements. Car, les opérations se passent manuellement. Et lors des saisies, il peut y avoir non seulement des erreurs non intentionnelles, mais également, des erreurs intentionnelles qu’on appelle fraude.


Raison pour laquelle, en banque, il faut éviter au maximum les interventions manuelles. Car, chaque fois que le manuel intervient, il y a beaucoup de risques de fraudes. Aujourd’hui, du fait de cette situation, le secteur bancaire risque une crise systémique dans la région anglophone. Ce d’autant plus que les EMF dont les sièges sont situés à Bamenda et dans le Sud-ouest connaissent une paralysie du fonctionnement de leurs agences.