C’est pour résoudre définitivement ce problème que le gouvernement a officiellement lancé ce 21 juin 2018, la centrale des risques des établissements de microfinance (CREMF). Il est question pour l’Etat «d’accompagner les établissements de microfinance (EMF), qui malgré leur montée en puissance dans l’économie camerounaise, font encore face à de nombreuses difficultés. Notamment le non-remboursement de leurs dettes par les emprunteurs», révèle Cameroon Tribune en kiosque le jeudi 21 juin 2018.
Ces difficultés ont poussé certaines EMF à la fermeture. Ceux qui résistent ploient sur le coup de ces dettes non remboursées. L’une des principales causes de cette situation, selon le Conseil national du crédit, c’est la difficulté pour les EMF «d’apprécier la capacité d’un emprunteur à rembourser ses dettes, au moment de l’octroi du crédit, du fait du manque d’informations financières sur son niveau total d’engagement envers l’ensemble du système financier».
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A titre d’illustration, au 31 décembre 2017, les créances en souffrance des EMF cumulaient à 106, 40 milliards de FCFA, soit près de 23% de leur portefeuille de crédits. Cette centrale a donc pour objectif d’améliorer la qualité des informations financières sur les emprunteurs en vue de permettre aux prêteurs (EMF) de mieux apprécier le niveau total d’engagement des demandeurs de crédit envers le système financier, et par conséquent de mieux évaluer leur capacité de remboursement.
De manière spécifique, il sera question «d’affiner leurs décisions d’octroi de crédits en disposant d’un outil additionnel d’aide à la décision, de réduire les créances en souffrance et améliorer le taux de crédits sains octroyés et de limiter le surendettement de leurs clients», apprend-on dans les colonnes de Cameroon Tribune.
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Il faut dire que de nos jours, le rôle des établissements de microfinance dans l’économie nationale n’est plus à démontrer, et les chiffres du secteur sont assez parlants. Au 31 décembre 2017, ce sont 3,03 millions de comptes qui étaient ouverts dans les 76 EMF de deuxième catégorie que compte le pays, contre 2,14 millions dans les établissements de crédit.