Les manquements observés ont amené les acteurs concernés au ministère de l’Emploi et de la formation à se remettre en question. Chaque année, l’Etat perd des milliards de FCFA à cause des pratiques illicites de ses agents véreux. En effet, comme le relevait le président de la Commission nationale anti-corruption (Conac), le docteur Dieudonné Massi Gams, lors de la publication du rapport 2015 de la Conac, cette institution a été davantage sollicitée en 2015 pour l’accompagnement, les investigations ou les secours rapides en cas de flagrant délit.
Par exemple dans le cadre de la construction du complexe industrialo-portuaire de Kribi, des fonctionnaires sont accusés d’avoir créé une dépense injustifiée de 19 milliards 158 millions 326 mille 375 FCFA à la charge du contribuable. Pire encore, des faux virements de salaires et pensions dans les établissements de micro finance sont régulièrement enregistrés. Plusieurs fonctionnaires du ministère des Finances sont d’ailleurs sur le coup des poursuites judiciaires pour avoir payé des mêmes allocations et des pensions à plusieurs reprises aux agents de l’Etat avec leur complicité.
A côté de ce tableau qui vient d’être présenté, il y’a la mauvaise gestion des finances ou des biens publics par les ordonnateurs et les comptables matières des administrations publiques qui appliquent les textes selon leurs compréhensions. Pourtant, dans le cadre cyclique du budget programme, le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey avait en 2012, pris deux textes dans le domaine de la comptabilité-matières en vue d’harmoniser les techniques et procédures comptables aux régimes financiers de l’Etat et des Collectivités territoriales décentralisées de 2007 et 2009.
Faut-il le rappeler ?
Force est de constater, selon les équipes de contrôle de la Direction de la normalisation et de la Comptabilité-matières que les ordonnateurs et les gestionnaires n’ont pas encore pris la pleine mesure de leurs responsabilités en matière de gestion de la fortune publique en général et la gestion matières en particulier. Face à ce constat, les responsables du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle ont décidé de s’arrimer aux normes des lois portant régime financier de l’Etat et régime financier particulier des collectivités territoriales décentralisées.
Sous l’encadrement du ministère des Finances, les ordonnateurs et comptables-matières du Minefop ont bénéficié d’un séminaire de formation du 18 au 20 janvier 2017. Ces travaux ont porté sur la sensibilisation et l’information des ordonnateurs, gestionnaires et autres acteurs de la gestion-matières avec comme modules : la place de la comptabilité-matières, suite à la réforme des finances publique ; les attributions des ordonnateurs et des comptables- matières dans le cadre de la gestion-matières.
Au sujet des normes et procédures de la comptabilité -matières, il s’est agi de la nouvelle réglementation en comptabilité matières et son influence sur les procédures de gestion-matières, la tenue des livres et documents comptables de la comptabilité-matières, la reddition des comptes en comptabilité-matières et le contrôle de la gestion matières.