Selon le Rapport de la Conac, les investigations menées dans le secteur des Douanes dans les Régions du Centre, du Littoral du Sud-Ouest et de l’Extrême nord couvrant la période allant de 2010 à 2015, ont révélé diverses techniques de corruption à ciel ouvert développées par certains douaniers véreux. La Conac dans ses investigations à découvert l’existence à Douala d’un luxurieux « quartier des douaniers » dans la zone de Ndogbong.

Et 21 fonctionnaires de la Douane auditionnés par la Mission de la Conac ont avoué être propriétaires de plusieurs immeubles bâtis aussi bien à Douala qu’ailleurs et de nombreux comptes bancaires à solde créditeur dont les montants s’élèvent à plus de 134 millions de FCFA. Selon le nouveau Rapport de la Conac, « le plus illustre » d’entre eux en service à Maroua recruté au grade de Préposé des Douanes avec son CEPE il ya quelques années, devenu Adjudant de Douanes, a réussi l’exploit d’être propriétaire de 13 villas en dur bâties sur terrain titrés, d’un immeuble de 5 niveaux également construit sur terrain titré ainsi que de 10 terrains immatriculés.

Selon le même Rapport, à ce vaste domaine immobilier s’ajoute dans son registre de propriétés, 5 camions de 30 tonnes de charge utile ; 5 cars Toyota coaster de 28 places ; 2 cars de 18 places et un parc automobile plein de véhicules personnels haut de gamme. Hélas, le Rapport de la Conac ne donne pas le nom de cet employé de la Douane camerounaise.

Par ailleurs, au niveau des applications informatiques utilisées par la Douane, la mission de la Conac relève des écarts paradoxaux entre les données de l’application SYDONIA qui constitue l’unité centrale principale et celle d’E-GUCE qui y puise ses informations.

Il en résulte donc des écarts entre les recettes enregistrées par E-GUCE et celles reversées au trésor public à Douala. Le Rapport de la Conac révèle les recettes non recouvrées selon l’application sydonia et les exonérations illégalement octroyées à des personnes morales et physiques.

Ainsi, sur la période 2010-2014, l’Etat a subi des pertes d’une valeur de 1 246 milliards 340 millions 813 670 FCFA dont 581 milliards 275 millions 898 mille 299 FCFA au titre des exonérations illégalement octroyées par des autorités en charge des Douanes camerounaises.

Malgré ces détournements scandaleux que dévoile son Rapport, la conac formule entre autres recommandations, la création d’une institution chargée de gérer les biens publics confisqués ou restitués, produits de la lutte contre la corruption ;la création, au plan régional, des services déconcentrés de la conac pour renforcer les effectifs de l’Institution et la rapprocher des populations ;la poursuite de l’implémentation de la Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption à travers la mise en œuvre du Programme National d’Education à l’intégrité, des plans d’actions régionaux et des Initiatives à Résultats Rapides et enfin l’intensification de la lutte contre la corruption sur le plan global.