Au Cameroun, les incubateurs étant une nécessité pour empêcher les chiffres de la mortalité infantile d’atteindre une flambée. Selon une étude menée au Centre hospitalier universitaire (CHU) et à l’hôpital gynéco obstétrique et pédiatrique de Yaoundé, 26 % de ceux qui naissent prématurés décèdent sur près de 150 000 enfants par an qui naissent prématurés au Cameroun. Cela nous amène à Serge Armel Njidjou et à sa solution. Pour pallier le manque d’équipement néonatal dans les hôpitaux à travers le Cameroun, Njidjou a développé des incubateurs interactifs comme solution.

Serge Njidjou et son équipe de l’Agence Universitaire pour l’Innovation (AUI) ont décidé de se lancer dans ce projet d’incubateurs pour renforcer l’insuffisance de l’hôpital camerounais après un incident tragique en 2016, où une mère a perdu ses quintuplés dans un hôpital camerounais. Gravement meurtri par cet incident, il a fait le vœu de se lancer dans un projet qui conduira à la réduction des décès néonatals, conduisant au développement de l’incubateur néonatal fait maison en 2018. Les incubateurs fabriqués par le camerounais sont constitués d’un appareil qui a des fluctuations d’énergie sensibles. « Pour éviter de nombreuses coupures de courant et donc une énergie électrique instable, ces appareils disposent d’un système d’autonomie qui leur permet de fonctionner même sans électricité », a déclaré Serge Njidjou.

La couveuse fabriquée par l’Agence Universitaire pour l’Innovation est dotée de cartes électroniques adaptées aux variations de tensions et autres problèmes électriques souvent constatés au Cameroun. Selon Serge Njidjou, les incubateurs néonatals importés ne résistent pas aux fluctuations de l’énergie électrique que connaissent le Cameroun et la plupart des pays africains et la moindre chute de tension ou le moindre délestage soudain peut être fatal. « C’est en prenant en compte ces paramètres liés à notre contexte que nous avons conçu notre nouvel incubateur. Nous avons passé une année entière à faire de la recherche et du développement. Aujourd’hui, nous avons un incubateur néonatal interactif. Il s’agit du premier incubateur néonatal entièrement conçu et fabriqué en Afrique subsaharienne. Il est conforme à la norme internationale », a déclaré Serge Njidjou.



Même si à première vue, la machine semble une fabrication artisanale, il convient de lui reconnaitre l’incorporation des technologies modernes. La couveuse fournit à distance via une application mobile des informations relatives à la température, à l’humidité et autres détails de l’appareil. Njidjou fabrique 30 incubateurs par mois pour un prix de vente d’environ 3 400 $ chacun, en disant: « Je suis heureux d’aider les bébés qui en ont besoin. Ce produit a également reçu de nombreuses reconnaissances locales et internationales. »