Infos Business of Monday, 12 December 2022

Source: Le jour n°3813

Des milliers d’hectares de champs de sorgho dévastés

Les cultures de sorgho ont été dévastées Les cultures de sorgho ont été dévastées

Les cultivateurs de l’arrondissement de Bogo sont aux abois. Leurs plantations sont en train d’être ravagées par des insectes et des chenilles.

C’est un désastre que vivent les cultivateurs de sorgho de l’arrondissement de Bogo, dans le Diamaré. Depuis le mois d’octobre dernier, les cultures de contre saison sont envahies par des parasites. Le sorgho, qui est la culture de masse des populations en saison sèche subit l’assaut de ces parasites. « Les plantes de sorgho s’assèchent et meurent. Des vastes plantations des populations sont à ce jour détruites et personne ne sait à quel saint se vouer. Chaque cultivateur y va de ses techniques en faisant usage des produits phytosanitaires pour lutter contre ces parasites dévastateurs. Etant donné le niveau de pauvreté de nos populations villageoises, il est difficile de sauver les cultures. C’est une situation dure qui fait planer le spectre de la famine dans notre arrondissement », témoigne Hamadou, un agriculteur.

Selon un moniteur agricole, « il s’agit d’une attaque de chenilles sur les cultures de sorgho. La situation est alarmante. Le maire et le député de Bogo se battent pour sensibiliser les populations à utiliser les fongicides qu’ils ont mis à leur disposition pour lutter contre ces parasites, qui ont déjà détruits des milliers d’hectares de champ de sorgho. Pour ceux des agriculteurs qui ont utilisé ces produits, les résultats sont visibles sur le terrain, mais toute la population n’y a pas accès. Nous allons continuer la sensibilisation dans d’autres villages de Bogo où les plantations ont été détruites par cette épidémie », explique Oumarou, chef de poste agricole de Bogo. Selon cet agronome, il est urgent qu’une intervention rapide du Minader soit effectuée face à cette calamité.

Pour faire face à cette situation, le député Hamadou Sali, par ailleurs élite de Bogo a mis à la disposition des producteurs de sorgho une grande quantité de fongicides pour pulvériser les plantes. Selon lui, il est question pour les producteurs de pouvoir sauver ce qui peut l’être afin d’éviter une perte totale de la production en cours.

Action soutenue par le maire de Bogo qui s’est déployée dans les différents champs des villages de la municipalité. Outre l’arrondissement de Bogo, les localités de Salak, Makabaye, Ngassa, dans le 1er arrondissement de Maroua et plusieurs localités de Maroua 2ème sont également touchées par cette épidémie qui s’attaque aux champs de sorgho. « La menace est là. Nous avons déjà mis au courant les responsables du Minader. Aucune réaction de leur part et la situation devient critique de jour en jour. Il s’agit d’une attaque de grande envergure qui aura des conséquences sur les récoltes de sorgho », confie Alhadji Hamidou, un producteur de Salak, dans le 1er arrondissement de Maroua. Le sorgho, l’or de l’Extrême-Nord est dévasté par les chenilles légionnaires d’automne (cla).

« La campagne de culture du sorgho de contre saison a bien démarré dans l’ensemble de nos bassins de production mais la production est en train d’être dévasté par les chenilles », raconte un responsable d’une Ong.

Sur le terrain les responsables du Crospec de Maroua pensent que l’heure est au repiquage. « Nos équipes sont aux côtés de nos milliers de producteurs de sorgho pour leur apporter un appui conseil de proximité afin de garantir une campagne fructueuse », explique le Crospec de Maroua.

Les départements du MayoKani, Mayo-Danay et Logone et Chari font également face à cette attaque de chenilles dans les champs de sorgho. Informé de la situation Gabriel Mbairobe, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) a mis à la disposition de la délégation régionale de son ministère pour l’Extrême-Nord plus de 1000 litres de fongicides pour venir en aide aux producteurs de sorgho de la région. Une mission de la brigade nationale phytosanitaire est attendue cette semaine dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord a-t-on appris d’une source au Minader.