La gestion des actifs résiduels incombe désormais à la Société de recouvrement dés créances du Cameroun.
Dans une lettre adressée au directeur général de la Société de recouvrement des créances du Cameroun (Src), dont La Nouvelle Expression a pu avoir copie, le ministre des Finances donne «mandat de gestion des actifs résiduels des ex-sociétés d’État Oncpb, Onpc et Rncf». Dans le document signé du 1 novembre dernier, Louis Paul Motaze autorise la Src à «assurer la continuité des opérations de gestion et de sauvegarde des actifs résiduels» de ces trois «défuntes» sociétés. La Src, la nouvelle gestionnaire de ces biens publics, devra prendre sa feuille de route auprès du Minfi. C’est un mandat pour le moins difficile que devra exercer la Src.
D’autant plus qu’elle arrive sur un terrain miné par une guerre vieille de près de quinze ans, pour le «contrôle» de ces biens de l’Etat, entre le cabinet Atou et l’Etat du Cameroun. La bataille actuelle est née de l’implémentation de dernières instructions du président de la République au sujet de ce dossier. En effet, Paul Biya a prescrit un audit de la gestion du cabinet Atou depuis 2006. Et, le ministre délégué chargé du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) à qui cette mission a été confiée, peine à y parvenir.
Soupçonnant des «irrégularités» dans cette gestion, Rose Mbah Acha Fomundam a «suspendu [Lazare Atou] de signature et de toute prise d’actes dans le cadre de la gestion des actifs résiduels des ex Oncpb, Oncp et Régifercam, jusqu’à nouvel ordre». Pour Rose Acha Fomundam, il s’agissait d’une «mesure conservatoire… prise par les Brigades de contrôle des services du Contrôle supérieur de l’Etat, sur Très hautes instructions du président de la République». Le temps de voir clair.
Une caution au Consupe
En réplique, ce dernier qui ferme les portes aux enquêteurs du Consupe, a saisi le Tribunal administratif du Littoral pour annuler l’acte du Consupe. Après avoir subi un revers du côté du Consupe qu’il a saisi par un recours.gracieux préalable.
Le Minfi semble ainsi donner raison au Consupe qui soupçonne des irrégularités dans la gestion des actifs de ces ex sociétés d’État. Lazare Atou va-t-il enfin céder? Lui qui avait rendu la vie dure à Challenger corporation, jadis choisi par le Minfi dès les premiers signes de désaccord avec le cabinet Atou?
Challenger dont le patron décédera, cédant le boulevard à Atou (qui y est depuis 2006). Cette fois-ci, l’argentier national a choisi une structure étatique. Entre temps, les locataires des immeubles appartenant à ces trois ex sociétés sont invités à se faire recenser dans les services du gouverneur du Littoral, pour ceux de cette région qui concentre l’essentiel de ces actifs.