Des camions de livraison de la société Dangote Cement Cameroon basée à Douala ont pu quitter le garage le jeudi 08 mars 2018, pour approvisionner les dix régions du pays en ciment. Déjà trois jours que ces véhicules avaient été immobilisés à la faveur d’une grève lancée par les chauffeurs pour dénoncer « le calvaire » qu’ils endurent et revendiquer de meilleures conditions de travail.
Dans la nuit du mercredi 07 mars, une réunion entre les représentants du Collectif du groupe des chauffeurs Dangote Cement Douala Cameroon et les responsables de la cimenterie a abouti à une levée provisoire du mot d’ordre de grève. Au cours de l’assise, l’entreprise a demandé et obtenu un moratoire de dix jours pour trouver des solutions aux revendications des 203 chauffeurs concernés par ce mouvement de protestation.
En attendant l’expiration de ce délai, les chauffeurs de cette cimenterie, propriété du milliardaire nigérian Aliko Dangote, ont pu obtenir quelques compromis. Les frais du pont bascule et du ciment avarié (ciment dur) qui étaient retenus sur leur paie sont suspendus jusqu’à nouvel avis. Un protocole d’accord a aussi été signé entre les deux parties. Cependant, les chauffeurs seront davantage fixés sur l’issue des négociations dans dix jours.
«Nous avons trouvé un consensus. Mais passé le délai, si nos revendications n’ont pas été prises en compte, nous allons reprendre la grève», prévient Ali Tanko, le président du collectif. C’est lui qui a appelé ses collègues, les plus réticents notamment, à reprendre du service jeudi matin.
En rappel, les chauffeurs de Dangote Cement Cameroon ont entamé une grève lundi 05 mars 2018 au lieu-dit Garage Dangote, situé en face de la cimenterie sur les berges du Wouri. Pendant trois jours, aucun camion n’a quitté les lieux pour ravitailler le pays en ciment. Les chauffeurs mécontents ont couché l’ensemble de leurs revendications dans une lettre envoyée au gouverneur de la région du Littoral, avec ampliation à l’inspection du travail. Ils se plaignent en premier chef du mauvais traitement salarial.
«Nous sommes payés à 138 000 F. Cfa le mois et c’est à nous qu’il revient de gérer plusieurs charges. Nous n’avons pas d’avancement, pas d’augmentation de salaire. Le licenciement abusif est une arme brandie sur tout un chacun», déplore Ali Tanko. La paie du Motor-boy (convoyeur, ndlr), le lavage des camions, le collage des roues percées et la soudure des pièces cassées sont également à la charge des camionneurs. Plusieurs pétitions rédigées dans le temps pour dénoncer ces mauvaises conditions de travail n’avaient pas abouti.