La société Cameroon Railways (Camrail), filiale du groupe français Bolloré, a vigoureusement contesté plusieurs points des conclusions de la commission d’enquête prescrite par le chef de l’État et relatives à l’accident ferroviaire du 21 octobre 2016 à Eséka (Centre) qui avait fait 79 morts et plus de 500 blessés, selon le bilan officiel.
Dans une note d’information diffusée mercredi après-midi, quelques heures seulement après la publication dudit rapport par le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le concessionnaire du chemin de fer du pays a indiqué «contester certains points importants apparaissant dans les rapports des experts de la commission qui lui ont été communiqués».
La société relève que le rapport de la commission semble mettre en cause le matériel roulant neuf, fourni en 2014 dans le cadre d’un avis d’appel d’offres international, pour lequel elle confirme qu’un litige est ouvert.
Les experts de Camrail, qui avancent l’hypothèse d’une défaillance ou d’un défaut de conception de ce matériel comme cause de l’accident, demandent à leur tour qu’une expertise internationale soit diligentée afin de confronter les différentes versions.
En termes de processus d’indemnisation des victimes, le transporteur et ses assureurs assurent être mobilisés depuis la première heure, confirmant par ailleurs leur détermination à finaliser rapidement l’ensemble des indemnisations corporelles et matérielles.
Et Camrail de préciser que plus de 1000 dossiers ont été instruits à ce jour, plus de 30 collaborateurs, médecins, conseils et assureurs étant quotidiennement mobilisés pour la cause.
Le rapport de la commission d’enquête, qui était présidée par le Premier ministre Philemon Yang, «a établi la responsabilité, à titre principal, du transporteur» dans le déraillement du train InterCity n°152.
Le rapport d’enquête a ainsi conclu que la cause principale du renversement des wagons du train est une vitesse excessive (90 kilomètres/heure), dans une portion de voie où la vitesse est fortement limitée (40 kilomètres/heure) et qui comprend en outre une forte déclivité et plusieurs courbes serrées.
Camrail, selon le rapport, n’a pas respecté certaine règles de sécurité : le train présentait de graves anomalies et défaillances notamment la surcharge du convoi, une rallonge inappropriée des rames, l’utilisation de voitures de voyageurs dont plusieurs présentaient des organes de freinage défaillants, l’utilisation d’une matrice dont le freinage rhéostatique était hors de service.
Les enquêteurs ont également constaté l’absence de vérification sérieuse de la continuité du freinage de la rame avant son départ de la capitale, Yaoundé, ainsi que le refus de prise en considération, par la hiérarchie de Camrail, des réserves émises par les conducteur du train du fait des anomalies et défaillances précitées.