Infos Business of Saturday, 31 December 2016

Source: fr.allafrica.com

Economie camerounaise: une croissance de 5% en 2016

La conjoncture nationale toujours difficile La conjoncture nationale toujours difficile

Les performances économiques enregistrées cette année ont connu une baisse par rapport à l'année précédente : de près de 6 % en 2015, le taux de croissance est à environ 5% en 2016.

Les performances économiques du pays sont restées positives en 2016. Mais, la dynamique a connu un infléchissement. Parce qu'elles sont en baisse comparativement à l'année écoulée. Le taux de croissance est d'environ 5%, selon le Comité monétaire et financier de la République du Cameroun. Il serait même de 4,8%, soutient le Groupe inter-patronal du Cameroun (Gicam). Alors qu'il était de 5,9%, en 2015. Et de 5,8% en 2014. L'économie nationale était sur une bonne dynamique.

Mais la conjoncture mondiale et nationale, toujours difficile, n'a pas permis de maintenir le cap. Certes, le Cameroun a continué à bien résister à la chute des prix du pétrole et des matières premières, mais les dépenses liées à la lutte contre la secte Boko Haram dans la région de l'Extrême- Nord sont toujours importantes.

Toutefois, le taux d'inflation est maîtrisé à 2,2 % du PIB, sous la barre de 3% qui est la norme communautaire en zone CEMAC. Le taux d'endettement est à 22,8% du PIB. Globalement, les indicateurs macroéconomiques restent viables. Comme les années antérieures, l'économie nationale a fait preuve de résilience, à travers sa diversification dans l'agriculture, l'élevage, la pêche, le tourisme, la construction, la sylviculture...

Mais, des observateurs relèvent que les performances économiques du Cameroun sont en deçà de son potentiel ; le pays jouit d'une position stratégique entre l'Afrique centrale et de l'Ouest. Laquelle position lui accorde une ouverture sur un marché de 300 millions de consommateurs potentiels. Le chef de l'Etat, Paul Biya, faisait d'ailleurs observer dans son discours à la nation le 31 décembre 2015 que « nous disposons de ressources nombreuses : agricoles, minières, touristiques, culturelles et humaines. Elles constituent, pour notre pays, une grande réserve de croissance ».

Les difficultés liées à la bonne gouvernance, à la corruption et à l'optimisation des recettes face aux contrecoups des APE... persistent encore. Ceci malgré la politique budgétaire ambitieuse, à travers l'élargissement de l'assiette fiscale, et les incitations accordées au secteur privé, la croissance n'a pas été forte et inclusive.

A titre d'illustration, le taux d'investissement cumulé des secteurs public et privé, en 2016, tourne autour de 21%, selon des sources spécialisées. Alors que l'année dernière, il était de 22%. On a perdu un point. Les économistes s'accordent à dire que le taux d'investissement requis pour booster une économie comme la nôtre se situe autour de 30%.

Lorsque l'on prend en compte, par exemple, le taux de croissance démographique du pays qui est de 2,5%, la richesse nationale créée au cours de l'année, autour de 4,8%, est ainsi consommée de moitié. Il faut un taux de croissance fort, pour créer plus d'emplois, afin de résorber les inégalités, répondre aux besoins des couches défavorisées, constituées de plus de huit millions de pauvres, selon ECAM4 publiée en 2015 par l'Institut National de la Statistique.

En d'autres termes, les économistes expliquent que pour prétendre à l'émergence, il faut réaliser un taux de croissance de l'ordre de 7% par an, et pendant quelques années durant. On n'en est pas encore là. Et le Sommet des chefs d'Etat de l'Afrique centrale, tenu récemment à Yaoundé, a clairement proposé les pistes de relance. « Je suis conscient de ce que cette croissance ne suffit pas encore à transformer de façon significative le quotidien de nos populations à la base. Nous pouvons faire mieux. Nous devons faire mieux », reconnaissait déjà Paul Biya le 31 décembre dernier.