Le projet d’interconnexion entre les deux pays vise à améliorer l’offre, la fiabilité et l’accessibilité de l’électricité au Cameroun et au Tchad, en contribuant au développement du marché de l’électricité en Afrique Centrale.
Le projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad (PIRECT) a été officiellement lancé à Yaoundé, le 21 novembre 2023 par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba. En présence des autorités tchadiennes, du directeur général de la Société nationale de transport d’électricité (Sonatrel), et d’autres membres du gouvernement camerounais, le ministre Gaston Eloundou Essomba a relevé l’importance de ce projet. « On ne peut pas faire le développement économique et social si on n’a pas accès à une énergie de qualité.
Ce projet intégrateur vient donc résoudre ce problème au Tchad, parce qu’à partir de nos ressources hydroélectriques, on pourra exporter de l'énergie au Tchad pratiquement 100 mégawatts dans le cadre de la première phase pour permettre à ce pays frère aujourd'hui qui, est alimenté à partir des centrales techniques, d'avoir une énergie propre et à moindre », a déclaré Gaston Eloundou Essomba. Il s’agit donc de manière spécifique, à travers cette mise en commun des systèmes de transport électrique de contribuer aux échanges transfrontaliers d’électricités à un coût soutenable et en prenant en compte les exigences écologiques ; d’augmenter le taux d’accès à l’électricité des populations des deux pays ; de contribuer au développement socioéconomique des deux pays et de promouvoir le marché de l’électricité et l’intégration régionale.
450 milliards de francs pour le Cameroun
Pour le Cameroun, le PIRECT est une valeur ajoutée pour l’économie. « Ce projet va permettre de valoriser davantage notre potentiel du bassin de la Sanaga dans la mesure où la production excédentaire sera exportée. Donc, ça pourra apporter des ressources financières supplémentaires », a souligné le ministre. Mis en œuvre depuis 2022, ce projet est un cofinancement de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement. Le chiffre d’affaires est fixé à près de 450 milliards de francs pour le Cameroun. Il est donc question d’optimiser l’utilisation des ressources énergétiques des deux pays par l’intégration des infrastructures de production, de transformation et de distribution de Structurer en trois composantes, le Pirect va également permettre de construire un avenir énergétique solide, durable et créer des emplois dans le secteur des industries. La composante 1 qui est le Cameroun consiste à construire 524 km de ligne aérienne double terne de 225 kv entre Ntui et Wouro Soua à Ngaoundéré, en utilisant des conducteurs de haute température ; construire 4 postes de transformation dans les localités de Ntui, Yoko, Tibati et Wouro Soua. La composante 2, qui est interconnexion Cameroun-Tchad, comprend l’électrification rurale le long du corridor avec 804 km de ligne de 225 kv ; 3 postes et l’électrification de 478 localités soit 409 au Cameroun et 69 au Tchad. Quant à la composante 3, réservée au Tchad, elle vise l’extension et la réhabilitation du réseau électrique de N’Djamena et la protection des revenus de la société nationale d’électricité.
L’interconnexion en 2027
Pour la réalisation du projet, les différentes parties prenantes ont fait la garantie de l’effectivité de l’interconnexion en 2027. « Nous sommes en train de mettre en œuvre des actions assez concrètes pour rattraper le retard évoqué par les bailleurs de fonds. Des instructions claires ont été données à tous les acteurs au niveau du gouvernement tchadien et ont 7 jours pour boucler les dossiers qui les concernent. L’approche technique que nous avons également est d’augmenter les équipes de travail sur le terrain afin que les objectifs de ce projet soient atteints », rassure Bechir Ali Medellaye, coordonnateur de la cellule d’exécution de projet de la Sne au Tchad.