Prévue pour la fin du mois de mai, la nationalisation du transport de l'électricité est différée en fin d’année 2018.
La Société nationale de transport de l’électricité (SONATREL) sera dès lors en charge de ce secteur stratégique, à la place d’ENEO, filiale du groupe britannique ACTIS, concessionnaire du service.
Premier faux départ pour la Société nationale de transport de l’électricité (SONATREL). Cette entreprise créée en 2015 et propriété de l’Etat camerounais devait reprendre en charge en charge la branche transport du secteur de l’électricité à la fin du mois de mai (le 27 mai), consacrant la nationalisation d’un secteur jusqu’ici chasse gardée de l’entreprise ENEO, concessionnaire du service public de l’électricité et filiale du groupe britannique ACTIS. Mais, la passation de témoin n’a pas eu lieu et a été différée au plus tard, à la fin de l’année 2018 (le 31 décembre).
Malgré la signature récente de deux contrats de concession à ce sujet entre la SONATREL et l’Etat, au ministère en charge de l’Eau et de l’Energie, on expliquerait ce renvoi par la nécessité de signer une troisième convention. Par ailleurs, il faudrait que les barrages de Mékin et de Memve’ele soient complètement disponibles.
Ce contretemps n’a pas été du goût du Premier ministre. Lors du dernier Conseil de cabinet, Philemon Yang a demandé au ministre de l’Eau et de l’Energie de lui soumettre un calendrier précis et détaillé sur l’opérationnalisation de la SONATREL.
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Selon le ministre Gaston Eloundou Essomba, plusieurs activités ont déjà été menées en vue de la pleine opérationnalisation de cette société. Entre autres, la signature entre l’Etat et la SONATREL de deux contrats de concession de transport et de gestion du réseau de transport. Par ailleurs, des études de faisabilité ont été lancées, dans l’optique de la réalisation des investissements sur le réseau de transport de l’électricité.
Enfin, en guise de perspectives, le ministre a annoncé la finalisation, en 2019, du Plan directeur de production, de transport et de distribution de l’énergie électrique et la poursuite des réformes en cours. L’objectif étant la création d’un véritable marché de l’électricité.
La réforme du secteur de l’électricité a été lancée au Cameroun dans les années 1990, avec l’ouverture à la concurrence des activités de production, d’importation et d’exportation de l’énergie électrique, la création d’une entité de régulation du secteur et de l’Agence d’électrification rurale.
Puis, vint la mise en place en 2006 de la société Electricity Developpement Corporation (EDC), avec pour mandat la gestion et l’exploitation des actifs de l’hydroélectricité. La réforme dans ce secteur s’est poursuivie, à la faveur de la loi du 24 décembre 2011 régissant le secteur de l’électricité, avec la création de la SONATREL.