• Congelcam contrôle 80% du marché du poisson
• Son ardoise auprès des banques est élevée
• La Cobac s’est saisie de l’affaire
Selon une correspondance de la Commission bancaire d’Afrique centrale(Cobac) datée du 14 janvier 2022 et adressée à tous les établissements de crédits du Cameroun. Objet de la lettre : « Engagements sur la société Congelcam ». « Le secrétaire général de la Cobac procède à une analyse des engagements portés sur certaines signatures dans les livres des établissements de crédits du Cameroun. A cet égard, j’ai l’honneur de solliciter de vos établissements respectifs des informations relatives aux concours accordées à la Société Congelcam S.A » peut-on lire sur la correspondance signée par le Camerounais Halilou Yerima Boubakary.
Selon une source à la Cobac, le régulateur s’appuie sur des informations qu’il a obtenues et selon lesquelles l’entreprise qui contrôle 80% du marché du poisson au Cameroun aurait une lourde ardoise, encore non réglée auprès de 5 banques locales. Le montant n’est pas dévoilé, encore moins l’identité des banques mais pour la Cobac qui s’inscrit dans une démarche préventive, il s’agit de vérifier la nature de ces créances (impayés, sensibles ou alors des créances classées en douteuses?)
Les informations sollicitées concernent plus précisément les encours des engagements au 31 décembre 201 selon « leur nature, les garanties apportées et la qualité du risque ». Suffisant pour mettre l’opinion en émoi qui anticipe sur un scandale. De leurs côté, les banques locales avaient jusqu’à ce 30 janvier pour transmettre lesdites infos par voie électronique au gendarme du secteur bancaire.
« Compte tenu de l’importance du volume de transactions de Congelcam, un fort volume de créances en souffrance pourrait provoquer des difficultés pour le système bancaire camerounais » explique notre source qui renchérit « mais il ne s’agit que d’une opération de vérification et la Cobac est dans son rôle ; jusqu’ici cet opérateur ne nous a jamais causé de soucis véritable ».
Côté apurement des dossiers d’importations de biens et services auprès de la Beac, l’opérateur est à jour. Idem pour les contributions fiscales, selon une source autorisée à la Direction générale des impôts.
L’entreprise qui contrôle 80% du marché du poisson au Cameroun est donc dans le viseur de la Commission bancaire d’Afrique centrale.