I l n’est pas superfétatoire de rappeler le rôle important de la dette pour l’économie d’un pays. Ce d’autant plus qu’aucun pays au monde quel qu’il soit ne peut se pré- valoir de disposer suffisamment de ressources internes nécessaires au financement de ses infrastructures et de son économie afin de satisfaire aux besoins de ses populations dans l’optique de favoriser le développement qui permettrait d’améliorer leur condition de vie. A moins qu’il ne s’agisse d’un paradis d’abondance aux réserves illimitées et intarissables.
La dette est un mécanisme de financement. Elle permet aux pays de disposer d’une masse financière importante, indispensable à la réalisation des infrastructures prioritaires. Comme le relevaient les termes de référence de la conférence régionale sur la dette en Afrique centrale en illustrant avec le cas de deux pays que sont le Cameroun et le Gabon, ils faisaient observer que « tandis qu’au Cameroun l’argent de l’endettement est utilisé pour le développement de infrastructures, au Gabon, il est utilisés pour le remboursement de la dette.»
C’est dire que la bonne question est de savoir quel est l’usage qu’on en fait ? Car il convient de dire que s’endetter ou ne pas le faire ne serait l’opportunité du débat. Ce qui importe, et c’est possible à travers les institutions de contrôle de la dette tel que le Parlement d’un pays, c’est d’en avoir la pleine mesure de son utilisation dans la dynamique rationnelle, responsable et transparente afin que les pays ne sombrent dans une spirale infernale et permanente des difficultés relatives. Ce à quoi les autorités camerounaises se glosent du fait que «la grande partie de l’endettement du Cameroun est destinée à la mise en place des grandes réalisations. Notamment pour financer son ambitieux programme de grandes réalisations, qui passe par les grands projets structurants ». Paul Nicolas Nguema, membre de la société civile gabonaise de souligne que « s’endetter n’est pas forcément une mauvaise chose. S’endetter devrait permettre à nos Etats d’effectuer des investissements structurants. » Et de poursuivre : « le problème c’est la mauvaise gouvernance omniprésence dans nos pays. » C’est dire qu’au-delà du niveau d’endettement, c’est la question de l’allocation des ressources qui se pose. L’Afrodad et la Pfiad déplorent malheureusement que de manière générale « le flot de liquidités contractées par un endettement qui atteignent le seuil de l’insoutenabilité sont allées alimenter des dépenses superfétatoires dans des secteurs vieillissants et sans aucune poche de croissance et surtout sans grande utilité pour préparer la croissance de demain » et d’ajouter : «Un gaspillage qui diminuera la productivité à long terme, et obérera la soutenabilité de la dette publique forcément».
Il ne fait pas de doute comme l’ont relevé les participants de cette conférence régionale sur la dette qu’il est primordial pour les autorités des différents pays de veiller à la qualité de l’endettement public en privilégiant les projets à fortes rentabilités socio-économiques porteurs de croissance et capables de générer des revenus suffisant pour contribuer au remboursement de la dette. Afin que la dette permette l’épanouissement des générations actuelles sans que soient compromises de manière irréversible les capacités des générations futures à prospérer. Surtout que tous ses pays se fixer des délais pour atteindre l’émergence entre 2025 et 2035. « Le regard et le contrôle citoyens devient alors nécessaire, car la gestion de la dette est trop importante pour les générations actuelles et futures. » Cette remarque de l’Afrodad sonne comme un cri de cœur des citoyens.