Le Cameroun occupe la première place en ce qui concerne la création des entreprises, selon le classement Global Entrepreneurship 2016.
Ce qui contraste avec le climat des affaires souvent décrié. Mauvais élève selon le classement Doing Business 2016 où il occupe la 172ème place sur 189 économies, le Cameroun est plutôt meilleur élève dans le classement Global Entrepreneurship 2016.
Le Cameroun occupe donc la première place au monde en ce qui concerne la création des entreprises, a révélé Protais Ayangma.
C’était lors de la dernière édition du Cameroun Busness Forum qui s’est tenue à Douala. Selon ce dernier, avec un taux de créateurs d’entreprises estimé à 37,4%, le Cameroun se classe devant l’Ouganda qui totalise 35,5%, le Botswana (32,8%), alors que l’Union européenne compte 6%.
L’engouement des Camerounais dans la création des entreprises est donc grandissant.
Laurent Serges Etoundi Ngoa, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa), révèle par ailleurs qu’entre 2010 et mars 2015, 42 720 entreprises ont été créées au Cameroun.
Le ministre précisait déjà quelques mois plutôt, lors de la troisième édition des Journées nationales de la PME qui ont eu lieu à Yaoundé, que les Centres de formalités et de création d’entreprises (CFCE) ont enregistré au total 11 498 entreprises créées exclusivement pour l’année 2014.
D’après un rapport du Minpmeesa, la tendance est à la hausse. En 2010 par exemple, 712 entreprises ont vu le jour, alors qu’en 2013, c’est 9 706 entreprises qui ont été créées dans les CFCE. Toutefois, ces entreprises se caractérisent par une espérance de vie très faible, excédent à peine le cap de cinq ans.
La plupart des entreprises peinent à passer de l’économie de subsistance vers l’économie de marché. C’est donc l’une des raisons pour lesquelles les PME représentent 90 % du tissu économique pour une participation du PIB évaluée seulement à 34 %, selon les chiffres de l’Institut national de la statistique (INS).
Avec un effectif du personnel compris entre 21 et 100 individus, leur chiffre d’affaire annuel hors taxe n’excède pas un milliard. Parmi les entreprises répertoriées par l’INS, 65 986 (74,9 %) sont considérées comme des entreprises à très petites taille, 16 937 (19 %) sont des entreprises de petite taille, et 4 499 (5,1 %) sont des entreprises de taille moyenne.
On compte seulement 722 entreprises de grande taille, soit 0,8 %. Ce qui est dû à un ensemble de facteurs qui entravent le développement des PME. Le difficile accès au financement demeure la principale difficulté à laquelle sont confrontées les PME.
Les banques accèdent à 69% des demandes des PME africaines en matière de financement, alors que la moyenne mondiale est de 81%, selon Abdoulaye Bio Tchané, PCA de l’African Guarantee Fund (AGF). Excepté les problèmes de financement, on note des difficultés de divers ordres dont certaines de nature managériale ou conjoncturelle.
Notamment, la faible structuration des filières, l’absence d’éléments incitatifs à l’épargne informelle, la préférence pour la liquidité, la thésaurisation importante, des infrastructures fortement personnalisées, le lancement des activités par simple imitation, la mauvaise tenue de comptabilité, et donc des lacunes dans la gestion financière, une connaissance insuffisante du marché et l’insuffisance d’une culture du respect des engagements.
A côté de ceci, il faut ajouter un environnement juridique inapproprié, très peu contraignant envers les débiteurs.