Après l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda et le Soudan du Sud, où il détient déjà des filiales, le groupe bancaire kenyan Equity Bank ambitionne de s’installer dans 10 autres pays africains, dont le Cameroun, a-t-on appris le 31 mars 2015 au sortir d’une Assemblée générale des actionnaires.
Cette rencontre a débouché sur un ensemble de résolutions portant sur la mobilisation d’environ 140 milliards de shillings (environ 909,1 milliards de francs Cfa), afin de financer ce programme d’expansion africain d’un montant total de 200 milliards de shillings (environ 1298 milliards FCfa).
Cependant, la création d’une filiale camerounaise d’Equity Bank ne devrait pas intervenir assez rapidement. Selon les plans de la banque kenyane, Equity va pénétrer le marché de l’Afrique centrale via la RD Congo, pays qui figure dans la première étape du programme d’expansion de la banque kenyane, avec l’Ethiopie et le Burundi.
Le marché camerounais ne sera attaqué que dans le cadre de la 3ème et dernière phase du programme, avec le Nigeria et le Ghana, après une seconde phase qui débouchera sur l’implantation d’Equity Bank au Malawi, au Zimbabwe, en Zambie et au Mozambique.
Depuis quelques années, le marché bancaire camerounais attire de plus en plus de banques à vocation panafricaine. Après Ecobank, UBA et Attijariwaffa Bank, la Sud-africaine Standard, déjà retenue par la junior minière australienne Sundance ressources pour mobiliser les financements dans le cadre du projet d’exploitation du gisement de fer de Mbalam, à l’Est du Cameroun ; a annoncé en mai 2014 son intérêt pour le marché bancaire camerounais.
En 2013, le groupe bancaire marocain BOA, déjà présent au Cameroun à travers un bureau de représentation de la BMCE, a annoncé avoir déposé une demande d’agrément auprès de l’organe de régulation du marché bancaire de la zone CEMAC, la Cobac, en vue de l’ouverture prochaine d’une filiale au Cameroun.
L’intérêt de plus en plus croissant des banques pour le Cameroun peut s’expliquer par une analyse faite en fin d’année 2014 par le cabinet américain de conseil en stratégie Bain & Company. Pour ce cabinet, en effet, l’Afrique subsaharienne est le nouvel eldorado pour le secteur financier, dans la mesure où, apprend-on, les banques et les compagnies d’assurance peuvent miser, dans cette partie du monde, sur une progression des revenus de 15 à 20 %.
Mieux, «la meilleure stratégie (pour les investisseurs, Ndlr) est certainement de prendre des parts de marché à des prix raisonnables, sur les marchés qui ne sont pas trop compétitifs, comme la RD Congo, la Côte d’Ivoire ou le Cameroun», soutient M. Franzen, spécialiste des services financiers chez Bain & Company, en poste à Johannesburg.