La rentrée scolaire 2024 au Cameroun est entachée par des pratiques de corruption généralisées, notamment dans le secteur du recrutement scolaire. C’est l’alerte lancée par la Commission nationale anti-corruption (CONAC) dans un communiqué publié le 4 septembre dernier.

Selon Dieudonné Massi Gams, président de la CONAC, des témoignages concordants font état de monnayage des places dans les établissements scolaires. « Des sommes allant jusqu’à 100 000 FCFA sont exigées pour une place en sixième, en dehors de tout concours », dénonce-t-il. Cette pratique illégale, qui pénalise les élèves méritants, est aggravée par des pressions exercées sur les chefs d’établissements par des autorités administratives, politiques et religieuses.

« Ces actes constituent non seulement de la corruption, mais également du trafic d’influence », a rappelé le président de la CONAC. Les articles 134 et 134-1 du Code pénal prévoient des peines d’emprisonnement et des amendes pouvant aller jusqu’à 2 millions de FCFA pour les coupables.

Face à cette situation, la CONAC lance un appel à la vigilance et à la dénonciation. L’institution met à disposition du public plusieurs canaux pour signaler tout cas de corruption dans le secteur éducatif, notamment une ligne verte et une plateforme WhatsApp.

Dans le cadre de sa campagne annuelle « Rentrée scolaire sans corruption », la CONAC intensifie ses actions de sensibilisation auprès des acteurs éducatifs, des parents d’élèves et de la société civile. L’objectif est de promouvoir une école plus juste et équitable, où l’accès à l’éducation ne se fait pas par la corruption mais par le mérite.