Le sujet était au cœur d’une rencontre annuelle d’échanges et de concertation vendredi dernier à Douala.
La capitale économique du Cameroun vient de servir de théâtre à la 7e rencontre entre le président de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), Lucas Abaga Nchama et les dirigeants des établissements de crédit de la Cemac. La réunion qui s’est articulée autour de trois thèmes a connu une mobilisation singulière.
Le deuxième thème : « Recours des établissements de crédit auprès des juridictions communautaires et procédures y afférentes », a permis à George Taty, juge à la Cour de justice de la Cemac et à Djimasna N’doningar, juge à la Cour commune de Justice et d’arbitrage de l’Ohada, d’expliquer les conditions de saisine de ces deux juridictions.
Sur le système bancaire Cemac
En ce qui concerne la situation du système bancaire, on note une croissance des principaux agrégats. Le président de la Cobac a déclaré que le total agrégé des bilans des banques s’est établi à 12 571 milliards de FCFA à fin mars 2015. Il a progressé de 8,62% par rapport au 31 mars 2014. Les dépôts collectés s’élèvent à 9 944 milliards de FCFA, soit 79,10% du total du bilan en hausse de 6,51% en variation annuelle.
Les crédits bruts s’élèvent à 7 528 milliards de FCFA. Ils sont en hausse de 8,07% en comparaison avec leur niveau de mars 2014. Il convient cependant de relever que la qualité apparente du portefeuille s’est quelque peu dégradée. Les créances en souffrance s’élevant à 894 milliards à fin mars 2015 contre 696 milliards de FCFA un an plus tôt.
Elles représentent respectivement 11,88% et 9,99% des crédits bruts aux deux dates. Ce point a fait l’objet d’échanges à la faveur de la concertation de vendredi dernier. L’excédent de trésorerie se situe à 3 575 milliards de FCFA (28,44% du total du bilan). Il a enregistré une augmentation de 4,25% par rapport à la situation qui a prévalu un an avant.
Performances mitigées
Le président de la Cobac a cependant déploré le fait que la situation prudentielle du système bancaire et financier de la sous-région soit mitigée. Les dirigeants des établissements de crédit de la Cemac ont par conséquent été invités à prendre les mesures les plus adéquates pour rétablir la conformité de leurs établissements à l’égard de la réglementation.
Dans le cas contraire, a averti Lucas Abaga Nchama, la Cobac ne ménagera aucun effort pour prendre les sanctions à chaque fois que cela lui semblera nécessaire. L’enjeu étant d’assurer la stabilité du système bancaire de la Cemac. Lucas Abaga Nchama a fort opportunément rappelé la nécessité de perpétuer cette réunion en tant que cadre d’échanges et d’analyse entre le régulateur bancaire et les assujettis. Il est au demeurant question de promouvoir la solidité et la stabilité du système bancaire de la Cemac.
Sur les prévisions de croissance
Lucas Abaga Nchama a, à l’occasion, dit un mot sur le contexte économique mondial et les perspectives économiques révisées au niveau de la Cemac. On a pu ainsi apprendre qu’au niveau de la sous-région, les performances économiques en 2014 ont été meilleures que celles de 2013, mais en deçà des prévisions initiales.
La vitalité du secteur non pétrolier et le redressement de la production pétrolière sont en grande partie les facteurs qui expliquent ces performances. On note ainsi un relèvement du taux de croissance de la zone qui ressort à 4,4% en 2014 contre 1,6% en 2013, en dépit de la résurgence des pressions inflationnistes où le taux d’inflation s’est établi à 3,2% contre 2% un an auparavant.