Les agriculteurs de Garoua et de la région du Nord Cameroun sont confrontés à une situation critique en raison d'une sécheresse prolongée cette année. Dans le département de la Bénoué, en particulier, les pluies attendues pour le mois d'août, habituellement le plus pluvieux, n'ont pas encore eu lieu. Cette absence de précipitations met en péril les récoltes, laissant craindre une crise de famine.
Isaac Tibi Nada, un agriculteur de Garoua, a exprimé son inquiétude, affirmant que si la situation ne s'améliore pas rapidement, les champs risquent d'être détruits. Les photos des plantations desséchées circulent sur les réseaux sociaux, illustrant l'ampleur de la crise. Traditionnellement, le mois d'août apporte des pluies abondantes, souvent accompagnées d'inondations, mais cette année, la région reste aride.
Face à cette situation, les autorités locales et les communautés religieuses se mobilisent. Le lamido de Garoua, Ibrahim El Rachidine, a organisé trois jours de prières et de jeûne pour implorer le retour des pluies. Les communautés chrétiennes ont également multiplié les prières pour faire face à cette sécheresse. Dans des zones comme Gachiga, les habitants commencent à rationner les céréales en prévision d'une éventuelle pénurie.
Cependant, tout espoir n'est pas perdu. L'Observatoire national sur les changements climatiques (Onacc) a prévu de fortes précipitations dans plusieurs villes de la région du Nord, y compris Garoua, entre le 11 et le 20 août 2024. Bien que ces prévisions apportent une lueur d'espoir, l'Onacc met en garde contre les risques d'inondations qui pourraient suivre.
Cette situation rappelle d'autres années difficiles, comme en 2012, mais selon Isaac Tibi Nada, jamais la région n'a été aussi proche d'une catastrophe agricole aussi grave qu'en 2024.