Grâce au génie diplomatique de son président de la République, le Cameroun a déjà une longueur d’avance sur les autres délégations africaines qui vont prendre part au sommet du 3e Forum de la coopération Chine-Afrique (FOCAC).

De fait, en marge de cet évènement, Paul Biya a eu le privilège d’un sommet Chine-Cameroun. Arrivé à Beijing à 12 heures locales vendredi 31 août 2018, pour prendre part au FOCAC qui s’est ouvert ce 3 septembre, le Chef de l’Etat a eu une rencontre avec son homologue chinois, Xi Jinping, au Grand Palais du Peuple dans l’après-midi. Une rencontre qui s’est muée en une véritable séance de travail.

À la fin des travaux, la délégation camerounaise est ressortie avec deux accords de coopération, un don de 1,7 milliard de francs CFA pour le financement du plan d’assistance humanitaire d’urgence en faveur des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et un accord de principe pour le financement de trois projets autoroutiers en cours d’exécution au Cameroun : Yaoundé- Douala, Yaoundé-Nsimalen, Edéa-Kribi.

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Dans le détail, le premier accord porte sur la coopération et l’assistance technique au bénéfice de l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé, de l’hôpital régional de Buea et de l’hôpital de Mbalmayo. Le second est un mémorandum d’entente sur l’initiative chinoise de la «Ceinture et la Route». Cette initiative «offre au Cameroun une opportunité en or de renforcer son intégration sous-régionale et continentale d’une part, et de poursuivre durablement sa croissance économique d’autre part?», explique S.E. Wang Yingwu, ambassadeur de Chine au Cameroun.

En effet, cet ambitieux programme initié par la Chine vise à construire des infrastructures routières, maritimes, ferroviaires, portuaires et des parcs industriels dans l’optique de relier la Chine, par la mer et par la terre, à plus de 60 pays, majoritairement des pays en développement. Plus de la moitié des dix milliards de dollars d’investissements prévus par la Chine dans le cadre de ce projet iront en Afrique.

Le meilleur est à venir. En effet, après avoir salué « les multiples dons, assistances et appuis que la Chine accorde au Cameroun», le chef de l’Etat a plaidé pour un accroissement de ces appuis. Au nom de la « forte amitié sino-camerounaise », il a à nouveau sollicité l’annulation de la dette du Cameroun vis-à-vis de la Chine.

Dans ce plaidoyer, Paul Biya explique que cette restructuration de la dette pourra permettre au pays de faire face aux charges qu’imposent la lutte contre l’extrémisme violent et les velléités sécessionnistes, ainsi que l’accueil sur le sol camerounais des réfugiés, fuyant les conflits dans les pays voisins.