Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), le plus grand regroupement patronal du pays, publiera au mois d’avril 2018, les travaux de sa task force sur la fiscalité, dans l’optique de catalyser une réforme fiscale dans le pays, a annoncé le président du Gicam, Célestin Tawamba (photo). C’était au cours d’une conférence de presse organisée le 12 janvier 2018 à Douala, la capitale économique camerounaise.
«Nous avons besoin d’une fiscalité qui intègre le volet développement, et non plus simplement d’une fiscalité de collecte. Il faut changer de paradigme fiscal. Il faut cesser d’asseoir la taxation des entreprises sur le chiffre d’affaires. Le Cameroun est l’un des rares pays au monde à continuer à faire ainsi.», a déclaré Célestin Tawamba. Et Sanda Oumarou, l’un des vice-présidents du Gicam d’ajouter : «dans les rares pays dans lesquels cette façon de taxer les entreprises existe encore, non seulement le taux n’est pas de 2,2% comme au Cameroun (il est de 0,2% en Côte d’ivoire, par exemple), mais aussi le chiffre d’affaires concerné est plafonné».
En effet, explique le président du Gicam, en taxant les entreprises sur le chiffre d’affaires, il en résulte une forte pression fiscale. «C’est une hérésie de croire que la pression fiscale est faible au Cameroun. Il y a des entreprises qui font des chiffres d’affaires en milliards, mais dont les marges sont très faibles. Quand vous rapportez aux marges le taux de taxation (2,2%) assis sur le chiffre d’affaires, vous obtenez des taux de pression fiscale de 35%, qui peuvent même atteindre 80% dans certains secteurs d’activités.», soutient Célestin Tawamba.
Dans le même temps, le Gicam annonce pour cette année 2018, la publication du «livre blanc» de l’économie camerounaise. «Autant que le gouvernement, nous avons pour ambition de voir le Cameroun devenir émergent le plus tôt possible.», renchérit Emmanuel de Tailly, vice-président du Gicam, par ailleurs Dg de la Sabc, la filiale locale du groupe Castel. A en croire ce dernier, le livre blanc annoncé viendra en complément au Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), qui est le cadre de référence du gouvernement pour atteindre l’émergence en 2035.