Selon le journal EcoMatin édition du 30 mai dernier, à la ferme avicole de Mvog-Beti à Yaoundé, le coût estimatif des pertes enregistrées depuis le retour de la grippe aviaire est d’environ 66 milliards de FCFA. Et selon l’ingénieur agronome Bernard Njonga, 1,3 million d’œufs à couver ont été détruits dans cette exploitation.
Dans la Région de l’Ouest, 300 mille poussins produits par jour ne trouveront pas de preneurs à cause de l’interdiction de commercialisation qui pèse sur ce secteur. Le Quotidien Émergence édition du 10 juin 2016 révèle qu’à «l’heure actuelle, les pertes projetées sont de l’ordre de 70 milliards de Francs CFA». Doit-on abandonner les aviculteurs à leur sort ? Des experts répondent à la question.
L’analyste politique David Eboutou fait partie de ceux qui pensent que l’État doit apporter son aide aux opérateurs de la filière. «La question des compensations devrait être prioritaire en ce qui concerne les principales victimes de la filière avicole touchées dans cette épidémie liée à la grippe aviaire. Il est du rôle régalien de l’État de protéger les aviculteurs», déclare-t-il.
Élyse Samè affirme que «c’est évident qu’en prenant la décision d’interdiction de la vente du poulet dans nos marchés, l’État était conscient des pertes qu’elle pouvait engendrer pour les opérateurs de ce secteur. C’est dans certains cas, le travail de toute une vie qui est ainsi détruit en un jour. Je soutiens donc que l’État devrait prévoir des compensations financières».
Le Dr Gaston Meyebe, Délégué du Ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales, pense plutôt qu’«il faut d’abord sauver des vies». Il ajoute: «Les mesures d’accompagnement ne se discutent pas à la Délégation ni au Ministère. Sauf au premier ministère. Ce qui est le plus important, c’est de sauver les vies humaines».