La tendance à la hausse des prix des produits de première nécessité persiste au Cameroun, ce qui met en difficulté de nombreuses familles déjà précaires. Les opérateurs économiques ne semblent pas tenir compte de la baisse des coûts de certains intrants ni de l'amélioration des chaînes de distribution.
Dans le secteur avicole, les prix des œufs de table et des poulets de chair continuent d'augmenter. Le ministre du Commerce, Luc Magloire MBARGA ATANGANA, a adressé une lettre au président de l'Interprofession Avicole du Cameroun (IPAVIC) le 19 octobre 2023, exprimant sa préoccupation quant aux prix élevés, malgré la baisse des coûts de production. Par exemple, le prix du maïs est passé de 310 FCFA/kg à 200 FCFA, et le son de blé a chuté de 150 000 FCFA la tonne à 70 000 FCFA, soit une baisse de 53%. Les poussins sont également abondants et les prix sont stables. Le ministre MBARGA ATANGANA appelle à répercuter cette baisse des coûts sur les prix pour les consommateurs.
Cependant, les consommateurs doivent encore payer environ 4 000 FCFA pour un poulet moyen, au lieu de 2 500 FCFA ou 3 000 FCFA en temps normal. Pour les œufs de table, le ministre souhaite ramener les prix de 100 FCFA à 45 FCFA ou 60 FCFA, mais cela semble être un défi de taille.
De plus, le prix de la baguette de pain augmente, les boulangers vendant des produits de moindre qualité et utilisant des produits chimiques dangereux. Une baguette de pain acceptable coûte maintenant entre 200 FCFA, 250 FCFA et même 300 FCFA, alors que le prix officiel est de 150 FCFA. Le ministre a demandé aux boulangers de réduire immédiatement les prix, en tenant compte de la baisse des coûts de la farine, qui est passée de 4 000 à 4 500 FCFA/sac.
Enfin, les prix des produits comme le savon de ménage ont également augmenté, malgré la baisse des coûts de matières premières. Les prix de l'huile végétale et du savon restent élevés, créant des difficultés pour les ménages à faible pouvoir d'achat.
L'indice des prix à la production industrielle a augmenté de 15 % au premier trimestre de 2023, principalement en raison de la hausse des prix du gaz et de l'électricité pour les entreprises. La Banque des États de l'Afrique Centrale prévoit un taux d'inflation d'environ 6,4 % pour l'année 2023 au Cameroun, alors que les subventions aux produits pétroliers devraient être réduites de manière significative en 2024. La lutte contre la hausse des prix des produits de consommation s'annonce difficile pour les ménages camerounais.