Infos Business of Sunday, 19 July 2015

Source: La Nouvelle Expression

Hausse du prix du carburant : un an après

Fuel pump Fuel pump

En guise de rappel, c’est le 1er juillet 2014 que les prix du carburant ont connu un changement à la hausse au Cameroun :

Le litre de super passant de 569f à 650f soit une hausse de 81f

Le litre de gasoil passant de 520f à 600f soit une hausse de 80f

La bouteille de 12,5 kg de gaz domestique passant de 6000f à 6500f

Cette révision des prix du carburant consécutive à la réduction de la subvention aux prix pétroliers accordée par l’Etat, devait permettre de réduire la pression de la subvention sur les finances publiques.

L’Etat obtiendrait ainsi une source de financement de ses grands projets au lieu de se tourner à chaque fois vers les bailleurs de fonds. On nous apprenait d’ailleurs que les subventions de l’Etat aux carburants avaient été de 1200 milliards sur la seule période 2008 à 2013 (6ans) soit 200 milliards par an.

Cet acte posé sous la pression du FMI était-il raisonnable de la part de nos dirigeants ? La réponse est non !!!

Le problème au Cameroun et c’est un rappel de lapalissade, est la mauvaise gestion des finances publiques, avec une administration obèse et hyper budgétivore. Au lieu de s’attaquer à ce problème, on s’attèle frénétiquement à chaque fois, à chercher plus d’argent, soit par l’endettement, soit en privant les pauvres du peu qu’ils ont pour nourrir le monstre financier que constitue l’appareil administratif.

Sinon comment comprendre que l’an dernier au mois de mai, donc deux mois avant cette décision préjudiciable au peuple camerounais, le Président de la République s’offrait une nouvelle voiture (Mayback mercedes) d’une valeur de 1 million d’euros (650 millions de f cfa) sans les options présidentielles qui, elles aussi, ont un coût? Dans un pays sérieux, lorsqu’on sait qu’on va demander plus d’efforts au peuple, on s’abstient (au moins par décence) de s’offrir de tels gadgets, d’autant plus que le concerné n’en manque pas…Mais quittons derrière les choses qui peuvent nous renverser…

Pour revenir au fond des choses, si le gouvernement recherchait où pouvoir économiser 200 milliards de Fcfa par an, c’était simple (et ça l’est toujours) : C’est évidemment dans le fonctionnement de l’administration.

Comment comprendre qu’un petit pays comme le Cameroun ait 37 ministères alors que le géant américain, 1ère puissance mondiale (qui est composé de 50 Etats), n’en a que 14 ? Nous avons plus d’une vingtaine de ministères en trop ; les supprimer permettrait déjà d’économiser plus de 200 milliards, puisque les 37 ministères consomment un peu plus de 700 milliards en achat de biens et services.

Mais au lieu de devenir sérieux en rentrant dans l’orthodoxie de la gouvernance de l’Etat, les proclamateurs des grandes ambitions optent toujours pour des façons de faire qui font du Cameroun une risible curiosité planétaire ; les bourgeois de l’administration augmentant chaque année leurs avantages au détriment du peuple.

Si l’an dernier avec un baril de pétrole à près de 100$ le baril, on nous expliquait que les prix sans les subventions de l’Etat devaient être de :

825 f cfa le litre de super

770 f cfa le litre de gasoil

705 f cfa le litre de pétrole lampant

Et 9230 f cfa la bouteille de 12,5 kg de gaz domestique

Aujourd’hui que ce même baril de pétrole a perdu près de 40% de sa valeur, la hausse du prix du carburant n’est plus justifiée. Il faut donc simplement que nos dirigeants mettent fin à cette mesure appauvrissante pour le peuple.

De plus, et prenez ça comme une parenthèse, le gouvernement très ingénieux en pirouette, ayant en mémoire la grève des transporteurs de février 2008, a fait preuve d’une remarquable espièglerie et les a roulés comme des gamins.

En réalité, l’augmentation des prix du carburant devait conduire à une augmentation de 15 f cfa du prix du taxi (donc de 25 f cfa au plus pour faciliter les remboursements). Mais en augmentant le taxi de 50f cfa, on leur a fait croire que ce bonus de 25f cfa leur tirerait d’affaire.

Or, un an après, chers taximen, n’avez-vous pas constaté que vous dépensez beaucoup plus (pour la ration alimentaire, l’école des enfants, les soins médicaux, etc.), et qu’à la réalité vous perdez? C’est ça l’inflation !!! La hausse des prix du carburant conduit à la hausse des prix du transport et à la hausse des prix des biens et services, c’est automatique !!!! Et cette inflation ne s’est pas encore stabilisée, donc les prix des biens et services vont continuer d’augmenter.

Alors, peut-on revoir à la baisse les prix du carburant ?

La réponse est oui !!!

Et une telle mesure serait plus ressentie par les populations, bien plus qu’un plan d’urgence fumeux et foireux ! Certains trouveront mes mots un peu durs, mais quand un gouvernement n’arrive pas à consommer son budget d’investissement et qu’on lui donne plus de moyens d’investissement à travers un plan d’urgence, quel retard économique peut-on rattraper avec une telle solution ? Quand on aime son pays, on en est passablement horripilé.

Si ceux qui nous dirigent pensaient à notre bien-être, ils baisseraient les prix du carburant !!!

Mais nos grands malins du gouvernement ont déjà commencé à dire dans leurs chaumières, que les prix ne pourront pas être revus à la baisse et voici leurs raisons :

La chute des cours du pétrole crée un manque à gagner (une baisse des recettes) au Cameroun qui est également vendeur de pétrole.

Les achats de pétrole ont été faits à terme (à l’avance) au prix de l’an dernier.

Boko Haram nécessite de lourds efforts de la part des camerounais.

Le Cameroun est vraiment un drôle de pays. Mais quel est ce pays où le peuple n’a jamais de répit ?

A demain.

Fenêtre : Le problème au Cameroun et c’est un rappel de lapalissade, est la mauvaise gestion des finances publiques, avec une administration obèse et hyper budgétivore.

Au lieu de s’attaquer à ce problème, on s’attèle frénétiquement à chaque fois, à chercher plus d’argent, soit par l’endettement, soit en privant les pauvres du peu qu’ils ont pour nourrir le monstre financier que constitue l’appareil administratif.