Alors que tout indiquait de l’imminence du début effectif des travaux de la phase 2, des incompréhensions entre le ministre des Finances et celui des Travaux publics, remettent en question le démarrage des travaux relégué aux calendes bantoues.
Il avait l’air péremptoire, le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, lorsqu’il annonçait il y a quelques temps, un brin jovial, le sourire narquois, que les travaux de la phase 2 de l’autoroute Yaoundé-Douala (139 km), allaient démarrer au premier trimestre 2024. Seulement, il semblait éluder les nombreux préalables contenus dans les termes de la réunion avec l’entreprise adjudicataire, la China First Highway Engineering Company (Cfhec) et le maître d’ouvrage du 11 janvier 2024 qui ne sont pas encore clarifiés. En effet, à l’issue des assises du 27 mars 2024 à Yaoundé, l’on apprend que le sempiternel problème de la libération des emprises qui constitue l’un des goulots d’étranglement majeurs des projets routiers au Cameroun, est encore en étude. Pourtant, c’est l’une des conditions posées par le constructeur chinois. Bien plus, le démarrage effectif du chantier, semblait dépendre de la validation et de l’adoption du tracé final. En effet, Cfhec avait proposé 2 variantes à savoir celle allant de Bibodi à l’entrée Est de la ville de Douala via une voie de contournement et la seconde, de Bibodi à la localité de Pitti, avec une voie de raccordement qui mène sur la Dibamba. La copie finale était attendue le 2 avril 2024. Elle a certainement été validée, puisque le gouverneur de la région du Centre, Nasséri Paul Béa a déjà effectué une visite de sensibilisation des populations qui seront impactées dans le ressort de son territoire de commandement, à savoir les arrondissements de Ngog-Mapubi et Dibang dans le Nyonget-Kellé. L’on indique également que la China First Highway Engineering Company qui a exécuté la phase 1 de l’autoroute Yaoundé-Douala, relevait aussi la nécessité de la signature d’un accordcadre ; la signature des contrats commerciaux pour les financements (Eximbank et banque commerciale). Il fallait également lever certaines contraintes dans le but de se conformer à la réglementation et au régime fiscal et douanier. La fixation d’une échéance pour la livraison du projet faisait aussi partie de ces préalables. Dans la foulée et à date, « s’agissant du financement, des séances de travail ont au préalable été menées entre l’entreprise et le Minepat, pour la mobilisation des ressources. Un accent particulier a été mis sur la géographie du financement du projet et les questions de cohérence entre le plafond d’endettement de l’Etat et les prestations. Pour ce qui est des droits de taxes et douanes, les échanges ont convergé vers la réduction des mêmes dispositions que celles de la phase 1 », indiquent nos sources. Aujourd’hui, le moins que l’on puisse dire c’est que le démarrage de la phase 2 de l'autoroute Yaoundé-Douala, prévu pour le premier trimestre 2024, est bloqué en raison d'un désaccord entre le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, et le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi. Le Minfi serait favorable pour un financement en partenariat public-privé, permettant au secteur privé de financer, développer et gérer le projet sur une période déterminée, évitant ainsi à l'Etat d'engager des fonds importants. En revanche, Emmanuel Nganou Djoumessi préfère que le partenaire chinois finance le début du projet, avec l'intention de chercher ensuite 1000 milliards de Fcfa sur le marché international pour compléter le financement. Il propose de commencer le projet sans attendre de boucler le financement, suivant l'exemple de l'autoroute Yaoundé-Nsimalen, qui a pris 12 ans pour 10,8 km. Ce différend risque de retarder considérablement le projet, potentiellement jusqu'en 2040. Le chef de l’Etat devra trancher, lui qui, dans son adresse à la Nation à l’occasion de son traditionnel discours de fin d’année à la nation annonçait le démarrage, «au cours de l’année qui s’annonce », de la phase 2 du projet construction de l’autoroute Yaoundé-Douala. Affaire à suivre