Il ne fait l’ombre d’aucun doute que si le marquage fiscal des bières rentre en vigueur, les entreprises brassicoles ne pourront être en mesure d’absorber le coût et devront le répercuter à la hauteur de 100 F par bouteille de bière.
En effet, le marquage fiscal s’il est à la charge des entreprises brassicoles (investissement et coût), aurait un impact définitivement asphyxiant. Pour l’industrie brassicole, il s’agit de plus de 10 milliards soit 70% des résultats de leur activité. Elle estime également les pertes de productivité et de production sur cet équipement supplémentaire de l’ordre de 0,5%.
Il s’agit pour l’industrie de plus de 14 lignes de production et chaque heure perdue se chiffre à 5 millions F. Soit un total annuel de 1,5 Milliards qui s’ajoute aux 10 milliards du coût du marquage. En clair, ces entreprises ne seront pas en mesure d’absorber ce coût et devront le répercuter sur le prix de la bière.
Selon les analystes, la répercussion du coût du marquage fiscal sur le prix de vente sur les consommateurs et les points de vente, sera beaucoup plus dramatique pour les volumes des entreprises où l’on estime qu’une hausse de 100 F au col va générer une baisse de 15% des volumes de vente au profit du secteur informel et des produits de concurrence indirecte (téléphonie mobile, Pmu, tabac, biscuits) dont la rentabilité fiscale est plus faible.
La mobilisation des points de vente quant à elle va être socialement très dure à affronter et il faudra s’attendre à des tensions très fortes alors que ce secteur a payé un lourd tribut en termes de doublement de patente et de précompte.
En somme, note les mêmes analystes, appliquer la même taxe fiscale à l’unité sur les bières à faible valeur ajoutée que sur les alcools forts et cigarettes à forte valeur ajoutée serait une injustice financière et fiscale flagrante.