Infos Business of Wednesday, 17 June 2015

Source: Cameroon Tribune

Intégration économique: un grand pas pour l’Afrique

CFACFA

Le 10 juin dernier à Charm El-Cheikh en Egypte, vingt-sept pays africains ont signé un traité de libre-échange.

La zone tripartite de libre-échange tripartite (Tripartite Free Trade Area-TFTA), ou la « Tripartite » est le résultat d’un regroupement de trois blocs économiques, qui se cherchent encore sur la voie de l’intégration : l’EAC, la Communauté d'Afrique de l'Est, le Comesa, le Marché commun des Etats d'Afrique australe et de l'Est et la SADC, la Communauté de développement d'Afrique australe.

Cinq ans de négociations ont été nécessaires pour aboutir à l’accord qui consacre, une zone de libre-échange qui s’étend du Cap, en Afrique du Sud, au Caire, en Egypte.

Avec 27 pays, la « Tripartite » représente un ensemble de 625 millions d’habitants, avec un PIB global de 1000 milliards d’euros. Concrètement, cet accord devrait harmoniser les politiques commerciales entre les Etats-parties, pour aboutir à terme à une augmentation de 20 à 30 % des échanges commerciaux entre eux.

C’est donc avec un enthousiasme non feint que l’opinion publique africaine et les analystes économiques et politiques ont accueilli cet heureux aboutissement. C’est assurément, une étape supplémentaire sur le long chemin vers l’intégration économique d’une cinquantaine de pays africains aux niveaux de développement très divers.

Dans la pratique, le traité de libre-échange devrait aboutir à l’élimination des barrières non-tarifaires et à la création de tarifs douaniers préférentiels. Jusqu’ici, le protectionnisme des Etats était l’un des freins aux échanges intra-africains.

Toujours est-il que s’il est question de booster les échanges intra-africains, le traité a également pour objectif d'augmenter la part de l'Afrique dans les échanges commerciaux internationaux. Ceux-ci s’élèvent actuellement à seulement 2%. Un volet lié au développement des industries nationales est ainsi intégré dans la Tripartite.

Mais il faudra s’armer de patience pour observer les premiers effets de la Tripartite. En effet, le calendrier de démantèlement des barrières douanières n'a pas encore été établi. De nouvelles négociations entre experts sont prévues. Davantage, pour entrer en vigueur, le traité devra être ratifié dans les deux ans par les Parlements des vingt-sept pays.

En outre, selon les analystes, la réussite de ce processus est intimement associée à la construction de routes, de chemins de fer et d’autres voies de communication pour favoriser le commerce interne. Mais la création d’un vaste marché ne suffira pas.

Au-delà des infrastructures à développer, il faudra aboutir à l’adoption et l’application de règles communes pouvant aller jusqu’à un transfert de souveraineté avec des structures institutionnelles de type fédéral. On est loin du compte.

L’idée d’une zone de libre-échange n’est pas nouvelle en Afrique. Depuis toujours, l’intégration commerciale est inscrite à l’agenda des pays africains. Mais c’est son opérationnalisation qui coince.

Dans un environnement de fortes mutations économiques, la Tripartite qui englobera l'Afrique du Sud et l'Egypte, les deux économies les plus développées du continent, ainsi que des pays à fort potentiel comme l'Ethiopie, l'Angola, le Mozambique et le Kenya, constitue néanmoins une chance pour le continent.

Il est question d’envisager une coopération plus large encore entre les pays africains. L’exemple de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) est révélateur des bienfaits de la coopération. Ainsi, au cours de la période 2005-2015, la baisse des droits de douane en son sein a dynamisé le commerce régional et a permis aux cinq pays membres d’accélérer leur croissance.

Entre le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie, les exportations ont triplé pour représenter 23% de leurs échanges. Des chiffres qui parlent…