Infos Business of Monday, 10 July 2017

Source: quotidieneconomie.com

Investissement: les bailleurs de fonds doivent 4057 milliards au Cameroun

Seuls 35% des projets inscrits dans le Budget d’investissement ont été validés Seuls 35% des projets inscrits dans le Budget d’investissement ont été validés

En hausse de 1257 milliards F Cfa par rapport à 2015 à mars 2017, ces ressources représentent les Soldes engagés non décaissés.

En 2013, seuls 35% des 156 projets et programmes inscrits dans le Budget d’investissement public étaient matures. Conséquence : environ 65% des investissements arrêtés n’avaient pas été réalisés, parce que n’ayant pas atteint leur phase de maturation.

Quatre ans après et en dépit des rappels à l’ordre du président de la République et de la pléthore de séminaires et autres ateliers de sensibilisation organisés à l’intention des administrations sur la chaine des résultats des projets, la sous-consommation du budget d’investissement continue d’atteindre des taux inquiétants. Dans le 17e numéro de la note de conjoncture de la dette du Cameroun du 1er trimestre 2017, publié mercredi 5 juillet, la Caisse autonome d’amortissement (Caa) tire une fois de plus la sonnette d’alarme. Elle fait savoir que, les Soldes engagés non décaissés (Send’s) au 31 mars 2017, sont estimés à 4057 milliards F Cfa (soit 23,0% du Pib), dont 3 826,6 milliards F Cfa de Send’s extérieurs (21,7% du Pib) et 230 milliards F Cfa de Send’s intérieurs.

Les Send’s sont, en effet, des engagements financiers prissous forme d’emprunts, disponibles sur des lignes de crédit auprès des bailleurs de fonds, mais non encore transférés dans les comptes des projets au niveau national. Ces ressources sont mises à la disposition des projets progressivement, en fonction de leur maturation. Par rapport à 2015 où ils cumulaient à 2800 milliards F Cfa, ces fonds en souffrance dans les coffres forts des bailleurs de fonds sont en hausse de 1257 milliards F Cfa.

Prévisions de croissance

Les conséquences du phénomène de la sous-consommation du budget d’investissement sont telles que, « non seulement les prévisions de croissance liées à la réalisation de certains projets stratégiques ou structurants peuvent ne plus être atteintes, mais aussi, il y a un renchérissement des financements mobilisés pour les projets à travers l’accroissement des charges telles que les commissions d’engagement plus élevées, car, assises et proportionnelles aux montants des crédits non encore encaissés », s’inquiétait en 2015, l’ex-directeur général de la Caa, Dieudonné Evou Mekou.

Inquiet du volume de plus en plus important de ces ressources en souffrance chez les prêteurs, le gestionnaire de la dette publique appelle à plus d’implication de la part de tous les partenaires dans l’accélération des décaissements nécessaires pour la croissance. « D’ores et déjà, demeurant dans la perspective d’être un pays émergent à l’horizon 2035, seule l’absorption optimale de ces ressources et dans les délais prévus pourrait permettre d’atteindre les différents objectifs fixés.

Ceci nécessite en conséquence, une prise en main dès à présent par tous les coordonnateurs des projets afin d’absorber lesdites ressources engagées dans les délais de moins de 05 ans, des décaissements de plus de 800 milliards Fcfa en moyenne sur les 05 prochaines années, toutes choses restant égales par ailleurs », recommande la Caa.