Le Cameroun est résolument tourné vers la modernisation de son agro-industrie. Le Gouvernement, à travers le Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Louis Paul MOTAZE, conduit le jeudi 16 juin 2016, une importante délégation interministérielle à Kekem dans le Département du Haut-Nkam, dans la Région de l’Ouest.

Cette visite entre dans le cadre de l’implémentation des directives du Président de la République relatives d’une part, à l’appui au secteur privé, et d’autre part à la priorité à accorder à la transformation locale de nos matières premières. En effet, cette délégation va apporter l’appui des pouvoirs publics au projet d’installation d’une usine de transformation du cacao, fruit d’une initiative d’investisseurs locaux. Le coût du projet est d’environ neuf milliards de francs CFA et devrait générer 825 emplois permanents et un millier d’emplois temporaires.

Si le Cameroun reste le plus grand importateur de fèves de cacao dans la sous-région, la transformation locale quant à elle stagne à 32 128 tonnes, en dépit de la récente entrée en activité de la deuxième chaîne de production de Sic Cacaos (Barry Callebaut) dont la capacité passe de 35 000 à 50 000 tonnes annuelles.

Selon Bruno Ntakeu, sous-directeur en charge de cette branche au ministère du Développement industriel, interrogé par Jeune Afrique il y a un an, le Cameroun souhaite porter ses capacités de transformation du cacao à 30 % de sa production, soit 70 000 tonnes par an. À cette fin, le pays projette d’installer dix nouvelles unités de traitement du cacao, qui devraient disposer ensemble d’une capacité de transformation de 15 tonnes par jour, soit 36 000 tonnes par an.

«L’objectif est de stimuler la transformation locale en créant de nouvelles unités de transformation industrielle dans les principales régions productrices de cacao du Cameroun», a expliqué Bruno Ntakeu. Le Cameroun a produit 209 905 tonnes de fèves de cacao durant la saison 2013/14 mais n’en a transformé que 32 700 tonnes.