Le Premier ministre Philemon Yang, à l’issu du premier conseil de son cabinet vient a prescrit au gouvernement une actualisation de la mercuriale en cours dans le processus d’acquisition des biens et services pour le compte des administrations publiques.
De cette décision qui intervient après la communication du ministre des Finances sur la situation économique sous-régionale, l’on comprend l’instruction de Philemon Yang. Face aux difficultés que connaissent nos pays en ce moment, dont le Cameroun, il est inacceptable de continuer à imaginer l’Etat dépenser les sommes importantes qui sont déployées par le Trésor public pour son fonctionnement.
A titre d’illustration, comment comprendre qu’un stylo à bille acheté dans une « échoppe » de Yaoundé à 80 F, voire moins, est revendu à l’Etat à 250 F. Le fournisseur réalise un bénéfice de 170 F. Soit plus de 200%. Des marges bénéficiaires validées par l’administration publique. Les exemples de ce type pourraient être multipliés à suffisance pour indiquer les postes à travers lesquels l’Etat perd énormément d’argent.
L’Etat camerounais dépense une bonne partie de ses ressources dans son fonctionnement. Pour s’en convaincre, il suffit de se présenter aux différentes sorties de la ville de Yaoundé en fin de semaine pour observer le va-et-vient des véhicules administratifs qui sont utilisés pour les week-ends des responsables à qui ils sont affectés.
Ceci malgré les multiples rappels à l’ordre du président de la République, dont l’une des sorties les plus poignantes a été faite au gouvernement lors du Conseil des ministres tenu au palais de l’Unité le 9 décembre 2014. Paul Biya avait alors pointé du doigt un ensemble de dépenses dont la nécessité n’est pas avérée.
Il avait instruit l’équipe ministérielle de bloquer les dépenses des biens et des services et de réduire drastiquement les frais de mission, les achats de véhicules et de carburant. Les ressources dégagées ici, devraient permettre de disposer de moyens nécessaires pour la réalisation des grands projets et l’amélioration des conditions de vie des populations. A-t-il été entendu ?
Certainement pas. Ce qui explique que, outre le sujet lié à l’actualisation de la mercuriale, la question du train de vie de l’Etat est revenue sur le devant de la scène au cours du Conseil de cabinet que le Premier ministre a présidé jeudi dernier.
Et ce, alors que le Cameroun, comme la plupart des autres Etats de la sous-région, fait face à une grave diminution de ses ressources en raison de la chute des cours des matières premières. Le pays étant par ailleurs appelé à dépenser des ressources importantes dans le cadre de la lutte contre l’insécurité.