Complétée par l’élevage et la pêche, l’agriculture, au sens large, est la véritable richesse du Cameroun.
D’après les données statistiques de la Banque mondiale, l’activité agricole représente plus de la moitié des recettes d'exportation non-pétrolières et emploie presque 60 % de la population active.
En outre, 90% des ménages ruraux sont également, d’une façon ou d’une autre, employés dans l'agriculture, et environ un tiers d'entre eux gagnent leur vie grâce aux cultures d'exportation.
En réalité, la contribution du secteur agricole à la croissance économique et à la création d’emplois décents aurait été plus importante si ce secteur avait déjà opéré les transformations structurelles nécessaires à sa modernisation. Un défi qui ne peut durablement être relevé qu’avec l’implication accrue des jeunes dans la pratique des activités agropastorales.
Car non seulement les jeunes représentent la frange la plus importante de la population camerounaise, mais c’est encore eux qui ont la force physique nécessaire à la pratique d’une activité appelée à moyen terme à se mécaniser davantage.
Enfin, ce sont les jeunes qui se montrent généralement plus ouverts aux innovations technologiques dont l’introduction dans les techniques culturales de nos jours essentiellement rudimentaires est incontournable si on se situe dans une perspective de développement d’une agriculture intensive.
Pour toutes ces raisons, l’enjeu du rajeunissement de la population agricole est de taille, surtout dans un environnement parfois marqué par des préjugés défavorables présentant l’agriculture comme un sous-métier alors qu’il s’agit d’une activité noble. Cette idée a d’ailleurs été amplement développée par le chef de l’Etat dans son message à la Jeunesse, le 10 février 2016, lorsqu’il a engagé ses jeunes compatriotes à opérer une réelle révolution des mentalités pour devenir les entrepreneurs agricoles dont le Cameroun a besoin.
S’inscrivant dans ce sillage, la présence d’une centaine de parlementaires en ce moment dans la région de l’Ouest, région agricole, par excellence, dans le cadre de la 3e édition de la caravane de promotion et de valorisation des métiers agropastoraux auprès de la jeunesse, est révélatrice de ce que le discours présidentiel a eu un écho retentissant.
D’autant plus que cette caravane, œuvre du Réseau des parlementaires « Espérance jeunesse » pour la promotion des politiques et actions en faveur de la jeunesse et de l’enfance, poursuit des objectifs alliant : l’information des jeunes sur les opportunités du secteur agropastoral, leur formation sur les filières porteuses, ainsi que la création d’un cadre d’échanges entre les jeunes et les responsables des structures d’appui à l’insertion socio-économique des jeunes.
L’autre cheval de bataille étant, in fine, de redonner aux métiers agropastoraux leurs lettres de noblesse. Si les fruits tiennent la promesse des fleurs, compte tenu du nombre croissant de jeunes qui se lancent dans l’agriculture, il y a fort à parier que dans un avenir pas très lointain, le Cameroun pourra devenir une puissance agricole et se nourrir sans importer.
Puis, gagner beaucoup d’argent en décuplant ses exportations de produits vivriers vers les pays de l’Afrique centrale, sans oublier le grand marché du Nigeria voisin.